P
our fuir une situation sans issue, tout en espérant que son frère et amant la suive, Kasumi quitte les Etats-Unis pour le Japon. Lorsque Yoshiki l’apprend à l’hôpital où il est en convalescence, il n’a plus qu’un but : rejoindre sa sœur bien-aimée. Mais il en est empêché par son état et par son ex-copine qui, folle de jalousie et de haine, brûle son passeport. A Tokyo, Kasumi sombre dans le désespoir tant il lui manque. C’est sans méfiance qu’elle accueille Andô, le bras droit de leur mère qui, faute de pouvoir vivre son amour avec cette dernière, s’apprête à prendre ce qu’il veut chez la fille.
Shojo aux accents dramatiques, Forbidden Love nage dans la démesure de sentiments exacerbés qui conduisent les personnages au bord de la folie. L’excès est en effet de mise dans cette histoire d’inceste qui ne s’embarrasse pas beaucoup des implications d’un tel sujet. Si la morale est évoquée bien des fois, c’est avant tout le côté maudit de cet amour interdit. Et il faut reconnaître à l’auteur, Miyuki Kitagawa, son talent pour décrire les flammes de la passion et leurs conséquences tragiques sur les intervenants. L’hystérie, teintée de nymphomanie de Kasumi apparaît ainsi pleinement dans ce treizième volume, répondant à la démence et à la haine de sa rivale Kyoko. Dommage, cependant, que le romantisme saupoudrant le tout, légèrement rebutant et quelque peu contestable, verse constamment dans le dégoulinant – de larmes – et le mièvre. Cela finit par écœurer, d’autant que les hommes de la série possèdent les mêmes travers excessifs que leurs protagonistes féminins.
Le dessin est à la hauteur du reste. Mettant l’accent sur les expressions et les visages, il s’attache à rendre tout le maelström des ressentis afin de toucher au mieux les lecteurs – ou plutôt les lectrices, public visé. Malheureusement le vide des pages et les constants regards larmoyants ou haineux finissent par lasser. Seules les scènes érotiques réveillent un peu.
Une série, façon soap story, à réserver aux amateurs.
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