L
ester Cockney, de son vrai nom "Lester Mahoney", est irlandais de Killarney. A Londres au milieu du XIXe siècle autant dire que cela ne pèse pas lourd face à n'importe quel anglais, surtout si il porte l'uniforme. De provocations en bagarres, Lester se retrouve enrôlé de force dans l'armée anglaise pour rejoindre le corps expéditionnaire aux Indes, puis à Kaboul. L'Afghanistan déjà, l'histoire n'est qu'un éternel recommencement… Grâce au général Shannon, qui se prend d'amitié pour lui, il va intégrer un régiment de cavalerie et ainsi retrouver le plaisir de côtoyer les chevaux qu'il préfère aux hommes. Mais son périple ne s'arrêtera pas là, viendront ensuite le Penjab, Le Yemen, l'Egypte, l'Albanie et la Hongrie.
Lester Cockney est Franz ou Franz est Lester Cockney. C'est l'impression qui ressort de la lecture de cette intégrale, tant l'auteur a mis de lui-même dans la création de son personnage, entre autre sa passion pour les chevaux. Le dossier des premières pages, contenant les témoignages de quelques uns de ses collègues et amis (Derib, Dany), accrédite cette idée. Trop peu connues, les aventures de Lester Cockney méritaient largement que Le Lombard réédite les albums sous une forme attractive pour de nouveaux lecteurs de cette série qui mérite tout autant que ses grandes sœurs, telles Blueberry ou Jerry Spring, de figurer au panthéon de la bande dessinée.
C'est sans conteste une œuvre humaniste créé par un auteur complet amoureux de la vie. Lester Cockney présente les qualités et les défauts de tout bon héros classique : mauvais caractère, têtu, fidèle en amitié, honnête et courageux. Peu d'originalité sur ces aspects, l'essentiel est ailleurs, dans les pays traversés, les personnes hautes en couleurs et authentiques rencontrées et les compagnons de voyage, les femmes et les chevaux y prenant une part importante. Au long de ces cinq albums réunis dans ce premier ouvrage sur les deux prévus, les aventures de l'irlandais offrent une vision prémonitoire des conséquences des colonisations successives de pays toujours en guerre ou en rébellion près de deux siècles après le potentiel passage de son héros.
Franz était reconnu comme un génie du dessin par ses pairs, pour ses qualités graphiques et la profusion de travail fourni. Forcené du labeur, il ne s'est jamais économisé sur la précision apportée aux détails des paysages et des décors et au dynamisme insufflé aux personnages par un trait vif et réaliste très proche de Hermann et Giraud. La série est née à la fin des années 70 dans le journal Tintin pour se terminer à titre posthume en 2005. Elle peut sembler un peu datée graphiquement et moins "à la mode" que des séries plus actuelles, néanmoins elle reste incontournable dans le paysage franco-belge de ces trente dernières années.
Franz était un grand, un grand trop méconnu. Lester Cockney doit permettre un début de reconnaissance bien méritée au-delà du cercle d'initiés actuel.
A noter que ce premier volume contient également deux histoires inédites en album de une et cinq pages.
Je ne connaissais pas du tout cette BD ; les avis postés sur le site m'ont donné envie de la lire.
C'est d'abord une bonne histoire d'aventure dans des contrées et à une époque plutôt originales et, semble t'il, bien retranscrites.
2 défauts quand même pour expliquer une note sous la moyenne des autres avis de lecteurs : les dessins mais surtout, le ton (léger) et les péripéties (souvent faciles) sont un peu démodés de mon pt de vue.
Une bd déjà ancienne qui vient d'être réeditée en intégrale et qui n'a rien perdue de son charme. Le héros Lester Cockney s'est fait enroler de force dans l'armée britannique du XIXe siècle et part en Inde, au Pakistan, au Soudan puis se dirige vers la Hongrie. Une vraie BD d'aventure... on ne s'ennuie pas.