N
oël, le lycée Diderot ferme ses portes. Cet établissement a de manière assez étonnante une situation d’éloignement géographique relativement semblable à l’hôtel de Shining. Quatre adolescents sont contraints pour des raisons familiales d’y passer les vacances scolaires, en pensionnaires, sous la tutelle de deux chaperons guères plus âgés qu’eux. Alors que les dernières voitures s’éloignent, les premiers flocons tombent et qui dit neige dit plus de réseau… Les jeunes gens entament leur première soirée commune par une discussion sur des souvenirs liés à cette fête. L’un d’eux, le ténébreux, ne trouve rien de mieux que d’évoquer un massacre perpétré dans la région.
Le scénario de Corbeyran en duo avec, c’est une surprise dans ce contexte, Amélie Sarn dont il avait repris le récit intimiste et poignant Elle ne pleure pas, elle chante, est d’une clarté toute professionnelle. Il maîtrise son affaire dans ce domaine. Des ficelles relativement classiques sont mises en branle, adolescents mal dans leur peau et têtes à claques, site monumental dans la nature brusquement coupé du reste du monde, les évènements qui s’enchaînent, … Rien de bien neuf, mais une recette qui marche.
Le dessin ainsi que la mise en couleur sont tout ce qu’il y a de plus classique, il faut cependant noter une bonne maîtrise des mimiques, ce qui dans ce type de récit avec une jeunesse plus ou moins caractérielle amène une touche assez sympathique. Mode opératoire déjà utilisé par le scénariste dans Le territoire, l’insertion de gravures d’un autre temps est là beaucoup moins efficace, cela même si leur présence n’a rien d’incongrue dans le contexte. La qualité de ces dernières n’est pas la même non plus.
Insinuer l’effroi par le biais de la bande dessinée est un tout autre sport que le faire au cinéma où le spectateur est mis en condition. Cela appelle une parfaite osmose entre un scénario béton et un graphisme d’exception capable de plonger le lecteur dans une atmosphère irrationnelle aux frontières de la folie. Le duo Niles et Templesmith s’en approche avec 30 jours de nuit. Nous n’en sommes pas là avec cette série prévue en deux tomes et son dénouement aura une importance non négligeable dans la qualité globale. C’est dans le giron des protagonistes que Trop mortel devrait trouver son public.
Je suis toujours enthousiaste quand il s'agit d'un Corbeyran, mais là je suis un peu mitigée, ça sent un peu le réchauffé avec un scénario de film d'horreur des plus classiques...mais ça se laisse lire sans déplaisir.
L'histoire de ce nouveau diptyque de Corbeyran et d'Amélie SARN qui partage la signature du scénario est archi classique dans le genre histoire d'horreur. Cependant ça marche plutôt bien avec des personnages assez sympa et une intrigue bien développée. Personnellement je ne suis pas trop fan du style de dessin mais globalement ça passe plutôt bien. Bref c'est assez agréable à lire mais reste à savoir comment l'histoire va se finir.