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râce à leurs efforts respectifs et à ceux du professeur Takahashi, Issaku parvient désormais à communiquer avec sa mère en signant. Mais d’autres difficultés surviennent durant l’été 1918. La pénurie de riz liée à l’envoi de troupes japonaises en Sibérie a des répercussions importantes sur le quotidien de l’école des sourds. La famine et les émeutes exacerbent des rivalités enfouies et mettent en péril le devenir de certains élèves très pauvres et de leur famille.
Dosant avec justesse émotion, indications historiques, détails sur les méthodes oraliste et signée, Yamamoto poursuit sur sa lancée, captivant son lecteur grâce à une narration bien menée et sensible. Le deuxième volume de L’Orchestre des doigts se révèle donc aussi intéressant et bien fait que le précédent.
L’auteur y retrace les évènements de la fin des années 1910 sur le plan social et politique et leurs conséquences dramatiques pour l’objet de sa série : les sourds. Le côté parfois linéaire du récit, rappelant un peu Au temps de Botchan n’étouffe cependant pas la crudité du propos et de certaines images. Les scènes de révoltes paysannes ou de violences perpétrées sur les jeunes handicapés frappent ; les stigmates laissés par la faim sur le visage décharné de la mère de Chiyo et la situation précaire de sa famille émeuvent. Si les larmes sont nombreuses, Yamamoto ne verse jamais dans la mièvrerie ni dans le pathos. Le chapitre consacré au refus de monsieur Nishikawa de faire apprendre le langage des signes à sa fille atteinte de surdité illustre la stigmatisation de cette méthode et de ceux qui la pratiquent. Il explique également comment et pourquoi la technique oraliste a pris son essor et s’est imposée.
Le point fort de cette série – et le présent album ne fait pas défaut – est la transmission de l’émotion et l’intensité qui se dégagent des pages. On ne peut demeurer insensible au magnifique passage où Takahashi raconte en signant une histoire aux enfants et fait, en pensée, un parallèle avec un chef d’orchestre. La traduction française du titre prend alors tout son sens.
Ce deuxième volume confirme que L’Orchestre des doigts est un manga de qualité à ne pas manquer.
>>> Lire la chronique du tome 1 de L'Orchestre des doigts
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