V
oici le temps des vacances pour la petite famille. Il faut partir tôt pour éviter les bouchons, s'installer dans la voiture en pyjama pour terminer la nuit, se retrouver tout nu sur une aire de repos pour s'habiller, autant de moments qui rythment le trajet pour se rendre à la mer. Pourtant un événement va bouleverser cette quiétude avec la perte d'un être cher.
La petite famille est une bande dessinée qui aborde la vie de famille en toute simplicité, non pas que cela manque de profondeur, bien au contraire. Loïc Dauvillier a su trouver une approche tendre et sensible, parfois amusante, par le prisme du regard de l'enfance, pour décrire l'existence de ces deux pitchouns et de leurs parents. Pour clore sa trilogie, il ose, avec beaucoup de justesse, traiter le sujet de la mort d'un proche. L'album débute avec le départ en vacances et son lot de souvenirs qui sont autant de madeleines de Proust pour les lecteurs adultes : il y a des choses qui ne s'inventent pas, il faut les avoir vécues pour les raconter ainsi. Puis petit à petit, le narrateur, le petit garçon, prend conscience du drame qui s'immisce dans son esprit. Il nous raconte cela, avec ses interrogations, ses doutes et son sentiment de culpabilité. L'auteur arrive à émouvoir avec pudeur en évitant la facilité des bons sentiments et du côté trop larmoyant de ce type d'évènement.
Le grand ours est une histoire d'une grande tendresse, bien sûr adressée aux enfants mais qui, selon la formule consacrée, plaira aussi aux grands. Tout est fait pour attirer et sensibiliser les plus jeunes, tant au niveau du propos que du dessin qui se veut à leur portée. Et si les adultes ont des grosses têtes, c'est parce que vues « d'en bas » elles semblent vraiment imposantes !
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