C
hic une chronique sur Gaston ! Bon, pour commencer, quel album choisir ? Hum, pas facile tant ce sont plutôt les situations et les personnages fétiches qu’on se remémore le sourire aux lèvres.
Et si on essayait le premier ? Oui mais le 1 c’est le 0, rarissime, ou le n°2 ? Argh… le 1 c’est en fait le cinquième, nommé ainsi pour redonner un semblant de cohérence. Sauf que quelques années plus tard pour homogénéiser les formats, les 5 premiers sont réédités sous la forme de 4 albums avec en plus des gags inédits. Le 5 devient alors le numéro mythique, celui qui n’a jamais existé, mais qui apparaîtra finalement en 1986. Vous me suivez ? Non ? M’enfin ? Pourtant on n’a pas encore parlé de la renumérotation ultérieure dans l’ordre chronologique…
Ce délire éditorial est à l’image de la série et de son « héros sans emploi », dont la conception poétique du classement est devenue légendaire. S’il faut absolument en choisir un, chacun pourra le faire selon sa sensibilité et ses souvenirs (« lequel ai-je lu en premier ? »), ses préférences graphiques entre le grand escogriffe tout mou du départ et le rieur débonnaire qu’il deviendra, ses inventions de prédilection, ses personnages favoris (Prunelle ou Fantasio ? Longtarin ou De Mesmaeker ? Lebrac ou Jules-de-chez-Smith-en-face ?)… il y a autant de lectures possibles que de pépites dans « la plus effroyable collection de gaffes jamais rassemblée » comme le prétendait fièrement le slogan des premières éditions.
Dans Gaston Lagaffe, le génial dessinateur donne bien sûr toute la mesure de son talent, notamment pour l’expressivité du mouvement. Franquin excelle aussi dans la représentation de… l’exaspération : Le cas Lagaffe est un véritable manuel à l’usage des thérapeutes chargés de soulager les cadres surmenés. Cet album, paru en 1972, voit l’apparition du chat dingue et de la mouette rieuse mais on y croise aussi l’indispensable gaffophone, deux ou trois déguisements dont le Marsupilami ("mais si on danse ?"), la boule de bowling ou encore le fameux cactus géant de tante Hortense. Une matière inespérée pour quelques running gags dont l’auteur avait le secret, et qui, au fil de la lecture, transforment les simples sourires en crises de fou-rire. La victime principale est ici Léon Prunelle, régulièrement en proie à des crises d’apoplexie, tandis que Lebrac est un peu plus chahuté qu’à l’accoutumée. En cause, les attaques en piqué de la Mouette sur les crânes, mais aussi les gaffes du Chat à la poursuite d’une super-balle au milieu des tables à dessin, dans une planche tout simplement éblouissante de maestria graphique.
Le dessin est bien sûr le point fort de la série, il est le principal responsable de la puissance comique de l’ensemble. Pour s’en persuader, il suffit d’observer certaines cases qui comportent à elles seules leur dose de musculation pour zygomatiques. Comptant avant tout sur l'effet visuel, Franquin soigne particulièrement le mouvement et la mise en place des éléments du décor, afin d’attirer le regard là où l'impact sera maximal. Sa capacité à traduire un geste, un déplacement, une trajectoire ont quelque chose de magique dans un art en principe figé, mais son talent réside aussi dans l’invention de postures hilarantes. D’un autre côté, il use avec bonheur de l’effet de répétition, le simple regard désespéré d’un Prunelle ou la rage écarlate d’un De Mesmaeker devenant alors irrésistible, alors même que le lecteur doit parfois deviner le chute (au propre comme au figuré).
Le graphisme est donc primordial mais le scénario des gags a également une part importante dans le plaisir de lecture. A cette époque, la personnalité de Gaston a déjà largement évolué, ses gaffes reposant davantage désormais sur ses inventions saugrenues que sur sa maladresse. Dans cet album, il est le plus souvent relayé par ses animaux, qu’on devine beaucoup plus malicieux (sournois ?) que leur maître dans le domaine de la farce. Avec ce duo animalier improbable, Franquin a trouvé le moyen de diversifier avantageusement l’origine des catastrophes, imprimant un rythme épatant à l’album. Ses nouveaux amis deviendront dès lors des éléments clés dans les recueils suivants.
Synthèse désopilante de tout l’univers d’un héros dont la notoriété a dépassé le simple cadre de ses aventures, Le Cas Lagaffe est idéal pour une incursion rapide. La lecture intégrale de la série est toutefois préconisée, comme remède anti-morosité. Cinquante ans après sa première apparition, Gaston demeure une des plus formidables séries humoristiques de toute la bande dessinée. Voire la meilleure, tout simplement. Tant pis pour la modestie légendaire de Franquin !
28 février 2007, 50 ans de la création de Gaston...
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Par M. Antoniutti
Gaston Lagaffe, sosie officiel de Vincent Lacoste période 1 à 12 et de Gaspard Proust période 13 à 15. Gaston Lagaffe d’André Franquin, sosie officiel de Thibaut Courtois.
C’est décidé, la prochaine fois que le goal de la Belgique arrête un péno, j’écoute Europe 1 le matin et je lis "Le jeune acteur" à la place du Cas Lagaffe. Un vrai gaffeur ce Gaston
Que serait le monde aujourd'hui si Gaston Lagaffe n'avait pas existé ? Grâce à lui, combien de vocations d'inventeurs ne sont-elles pas nées ?
Toujours de bonne humeur, Gaston veille sur la santé et le bien-être des animaux qu'ils soient domestiques (chats) ou sauvages (mouettes).
Hélas, ce grand génie était souvent, comme la plupart des grands créateurs, complètement incompris par la plupart des humains de son entourage, aux notables exceptions de ‘moiselle Jeanne, Bertrand Labévue, Jules-de-chez-Smith-en-face.
Poursuivi par la tyrannie policière d'un brigadier-chef, Joseph Longtarin, Gaston peine à avancer dans la vie (il faut dire que son vieux tacot n'est pas des plus rapides, lui non plus d'ailleurs, nous y reviendrons).
Bien avant que ce ne soit d'actualité, Gaston, en grand précurseur qu'il était, prônait les économies d'énergie, la sienne en particulier ! Toujours en recherche d'un endroit pour roupiller, quand il n'en trouvait pas, il effectuait ses déplacements et son travail en « slow motion » (ralenti, pour nos amis anglophobes anti-brexiteurs post Boris Johnsonniens).
Critique :
Quelle jouissance (non ! non ! rien de sexuel !) de retrouver ce bon Gaston Lagaffe qui me fit me poiler dans ma tendre jeunesse grâce aux talents de dessinateur de l'incroyable Franquin qui conférait un dynamisme fou, à l'exception notable de Gaston et de ses copains, à ses personnages !
Des décennies plus tard, ces gags me font toujours autant marrer. Mais les enfants d'aujourd'hui seraient-ils encore autant amusés par les gaffes de Gaston ?
Le Cas Lagaffe fait partie des annales de l'univers de la bande dessinée.
Le premier album où l'on croise la mouette et le chat !
Les gags sont à couper le souffle.
UNE VRAIE TUERIE !!!
Cet album est un des meilleurs de la série ,avec des gags supers et l'apparition du chat et de la mouette dans les bureaux.