F
antasio doit couvrir le voyage inaugural du nouvel autorail à propulsion nucléaire de la SNCF. A cause d’un manque de personnel disponible, il n’a d’autre choix que de prendre Gaston comme assistant. Lors de la réception, la locomotive s’emballe et la porte de la cabine de pilotage est bloquée. Coincés dans un train sans pilote fonçant à toute vitesse sur les réseaux ferroviaires de toute l’Europe, Fantasio et les autres passagers découvrent très vite la responsabilité du Gaffeur. Entre-temps, Spirou et l’ingénieur, concepteur de l'engin révolutionnaire, essaient par tous les moyens d’arrêter le train fou avant qu’il ne soit trop tard…
Publié dans les pages du Journal de Spirou en 1964, ce roman illustré pourrait paraître désuet au lecteur d'aujourd'hui, à cause notamment de la typographie un peu engoncée de l’époque. De plus, les différentes éditions souffrent d’une mise en page assez pauvre, l’imprimerie ayant parfois tendance à faire ressortir les contours des textes collés sur la maquette.
Mais s’arrêter à ces problèmes techniques serait vraiment une erreur car cette histoire, rappelons-le, a été écrite par trois grands artistes de l’école Dupuis, à savoir Delporte, Jidéhem et bien entendu, Franquin. Nous sommes en 1964, c'est-à-dire quatre ans avant sa dernière aventure avec Spirou. A cette époque, l’univers de Spirou et de Gaston est parfaitement maîtrisé et cela se ressent à travers toute l’intrigue. Dans cette histoire « ferroviaire », le côté aventureux de Spirou se mêle sans problème à l’ironie de Gaston : l’intégration n’a jamais été aussi parfaite (à l’instar justement du dernier album de Franquin, Panade à Champignac). Tous les éléments qui, en effet, ont fait la gloire de ces deux séries sont présents : la maladresse de Gaston, le côté un peu paternel de Fantasio, l’intrépidité de Spirou, un humour parfois moqueur mais jamais acerbe, des gags à répétition, une « esod mumixam » d’aventures et de dangers et bien sûr de nombreux rebondissements. Tout s’emboîte à la perfection sans que jamais, la machine ne s'enraille.
D’un point de vue graphique, cette histoire permet de découvrir des dessins originaux et inédits, qui ont été spécialement créés pour illustrer ce roman. Sans être des purs chef-d’œuvres, ces derniers démontrent néanmoins le brio avec lequel Franquin (aidé de Jidéhem pour les décors) mettait son petit monde en mouvement. Disposer de dessins de Franquin parfois grands d’une page entière est toujours un pur plaisir.
Loin d’être un ovni étrange dont on voudrait se débarrasser, Les Robinsons du Rail s’intègre parfaitement dans les aventures de Spirou et illustre ce que la véritable mémoire de notre site, le très vénéré Morti, a appelé, en décrivant cette période de la vie de Franquin, la période de maîtrise car, comme il le dit si bien sur son site (http://www.bdcouvertes.com/spirou), l'univers est en place et le personnage bien dans le crayon !
PS : pour ceux qui seraient intéressés, Les Robinsons du Rail a été édité en album en 1981 par les Editions de l'Atelier, en 1987 dans l'intégrale no7 des aventures de Spirou et Fantasio aux Editions Rombaldi et en 1993 par les Editions Sirène. Cette dernière version n'est malheureusement pas complète (il manque des illustrations) et le no 7 des intégrales Rombaldi ne contient que des extraits. Pour le moment, aucune réédition n'est prévue : pour l'acquérir, il vous faudra donc vous armer de patience et fureter sur les sites de vente en ligne ou dans les marchés aux puces.
28 février 2007, 50 ans de la création de Gaston...
Spécial Franquin sur BDGest.com :
Chroniques :
» Le cas Lagaffe
» 60 gags de Modeste et Pompon
» Le prisonnier du Bouddha
» Les robinsons du rail
» Les idées noires
» Le nid des marsupilamis
News :
» Gaston 50 : l'album événement
» Spirou n°3594 : spécial Gaston !
» Inauguration d'une fresque Gaston à Bruxelles
» 50 ans, oui, et après ?
Ce n'est pas une BD mais un roman illustré. Cette histoire est réellement dans le ton général "Gaston". C'est plaisant, drôle, tendre, légèrement impertinent. Plus on avance dans l'histoire et meilleur c'est. A lire!
Pour les 75 ans de Spirou, les éditions Dupuis font les choses en grand. Outre cette réédition des "Robinson du rail", il faut souligner le retour dans le giron des éditions Dupuis du Siprou d'Yves Chalan ("Cœur d'acier") et le formidable canular d'Alec Severin, "Spirou sous le manteau".
Cet album est d'abord le résultat radiophonique d'émissions émises sur la RTBF en 1963, dont malheureusement aucune trace n'a été conservée!
Quel dommage tant à la lecture de ce texte (car il ne s'agit pas d'une bande dessinée), on sent la verve de Franquin mais surtout de ce personnage légendaire du journal Spirou, à savoir Yvan Delporte.
J'ai littéralement dévoré cette histoire qui , entre la nonchalance de Gaston Lagaffe et la vitesse de ce train lancé à toute allure à cause d'un certain Gaston L.est fort bien menée.
Il faut lire cette aventure comme un roman avec des personnages certes déjà connus du grand public (Spirou, Fantasio, Gaston) mais aussi un ministre des transports atypique, et des chefs de gare très consciencieux !
Soulignons, par ailleurs les pages illustrées par André Franquin et Jidéhem, qui ponctuent ce récit très drôle.
Avec une édition de qualité (avec dos toilé), les éditions Dupuis nous offrent un album digne des 75 ans de Spirou.
Album à découvrir donc.