J
in Minakata, neurochirurgien, est assailli de voix étranges depuis qu’il a opéré une tumeur crânienne ressemblant terriblement à un fœtus humain. Après une chute dans l’escalier de l’hôpital, il se réveille dans une forêt, 138 ans plus tôt, en plein combat de samouraïs. Ayant sauvé Tachibana en pratiquant une trépanation, il est accueilli par la mère et la sœur de celui-ci. Dépourvu de tout équipement moderne, Jin aide les malades qu’il croise et dont le nombre augmente lorsqu’une épidémie de rougeole se déclare.
Jin propose une histoire basée sur la confrontation d’un chirurgien d’aujourd’hui et de la réalité de la fin de l’époque Edo. Ce saut dans le passé rappelle évidemment Zipang, à ceci près que le héros ne s’interroge pas beaucoup sur les répercussions qu’il pourrait y avoir, trop occupé qu’il est à vivre au jour le jour dans un environnement inconnu. De plus, le phénomène qui a amené cette situation s’annonce riche en promesse pour la suite.
L’album offre aussi un aperçu intéressant des connaissances médicales à la fin du Shogunat et de la perception de la médecine occidentale – « hollandaise » - par la population japonaise. L’auteur rend bien la méfiance dont Jin fait l’objet avec ses méthodes proches des pratiques européennes de l’époque, ainsi que l’état d’esprit de son personnage. Cela confère alors une intensité toute particulière aux scènes de soins, qui deviennent autant de prouesses et de tests pour le neurochirurgien, réduit à utiliser les moyens du bord et la trousse d’urgence qu’il avait lors de sa chute. Par ailleurs, les explications sur les actes médicaux pratiqués par Jin ajoutent une touche authentique et posent le personnage dans son rôle.
Jin est doté d’un découpage classique et d’un style graphique réaliste. Précis et détaillé, le dessin de Motoka Murakami devient d’une grande minutie lorsqu’il représente des opérations, comme celle de la trépanation de Tachibana ou bien l’extraction de la tumeur au début du volume. Les nombreux décors, très soignés, donnent également une bonne idée du Japon de la fin de l’époque Edo.
Ce premier tome est prometteur et annonce une histoire passionnante. Affaire à suivre !
Qu'il est rare d'avoir un bon manga entre les mains. Il y en a tellement qu'on peine à remarquer ce qui relève de l'excellence. Pourtant, le petit format ne met pas vraiment en valeur la qualité de cette histoire. Mine de rien, ce manga se révèlera fort intéressant.
Nous avons un chirurgien qui opère un patient atteint d'une drôle de tumeur au cerveau. Peu après, il va se retrouver près de 133 ans en arrière dans un Japon quasi médiéval qui n'a pas ouvert son regard sur le monde. Seuls les hollandais ont foulé cette terre sacrée et font commerce depuis quelques siècles déjà. Cependant l'ère edo va bientôt se terminer avec l'ère meiji qui succèdera.
C'est dans ce contexte de bon en arrière spacio-temporel que ce médecin va essayer de pratiquer son art. Il sauvera des vies et en perdra d'autres inexorablement. On va découvrir un pan de l'histoire de ce pays qui a tellement souffert de par son histoire. On regrettera que notre héros ne se pose pas plus de question sur ce qu'il lui arrive. On dirait que ce n'était qu'un prétexte tant il s'adaptera vite à de nouvelles conditions de vie.
Un titre à découvrir à la fois pour ceux qui aiment la médecine et ceux qui aiment l'histoire.
Un neurochirurgien de notre époque qui se retrouve, transporté en 1862 à EDO (ancien nom de Tokyo), à soigné des malades dans des situations bien différentes de celles qu'il a connu...
Un manga d'une excellente précision... En effet, toutes les scènes de chirurgie sont détaillées très fidèlement à la réalité...
Le dessin de Murakami ne fait qu'ajouter du réalisme à cet excellent livre...