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aul est sur le départ : vacances dans les grands espaces ! Il part avec sa Lucie rejoindre la soeur de cette dernière et sa petite fratrie. La première partie du récit évoque ce qui est communément nommé « les choses simples » : rapports humains, plaisirs, monde du travail, ... le tout sans oublier bien sûr la pêche, même si cette dernière tient plus du décor que du sujet principal. La deuxième est bâtie sur ces fondations, chaque élément faisant appel à ces tranches de vie, ces petits riens précédemment évoqués. La narration est mise en place avec intelligence et tout s’imbrique avec aisance pour constituer, in fine, une construction solide.
Michel Rabagliati parvient à varier le ton avec finesse, et si le lecteur esquissera plus d’une fois un sourire de connivence à divers clins d’œil et bons mots, il lui arrivera aussi d’être surpris par la naissance d’une petite boule dans la gorge. Celle-là viendra le surprendre de manière aussi subite que le rythme posé du récit vient se casser au détour d’une planche. La lecture de cet ouvrage offre deux facettes, d’un côté elle est relativement apaisante et constitue une invitation à rêvasser, d’un autre elle ouvre la porte à la réflexion. La technique des flashs back qui fut un point fort de Paul à la campagne est réutilisée ici avec cette même capacité à faire monter l’émotion. Enfin, comme dans Magasin général, c’est un album qui donne à croire en l’humain, tendresse et gentillesse y sont montrées comme de véritables valeurs, et de temps en temps, ce n’est pas désagréable, loin s’en faut. L'emploi du langage made in Québec est un atout de charme. Tabernacle !
M. Rabagliati, adepte de la ligne claire, utilise un trait simple et dépouillé d’artifice, en phase avec le fond, sobre et pudique. Le dessin en noir et blanc s’adapte aussi bien aux détails insignifiants qu’aux grandes étendues et les faciès expriment avec simplicité le ressenti des personnages, sans exagérations inutiles.
Si Paul à la pêche n’offre pas la même légèreté que le très réussi Paul a un travail d’été, c’est que certains thèmes abordés sont plus durs, il n’en est pas moins le plus abouti et certainement le mieux construit des 5 tomes. Novices en matière de BD indépendante, c’est une belle perche qui vous est tendue.
On retrouve avec plaisir les aventures de Paul à la pêche. C'est mêlé de souvenirs d'enfance qui se conjuguent avec bonheur dans cette petite saga familiale québécoise. Pour Paul et sa campagne Lucie, c'est également l'heure d'affronter des épreuves de la vie comme deux fausses couches. La fin de ce récit sera d'ailleurs vécu comme une libération.
Il y a toujours des moments d'émotion et d'humanité qu'on apprécie en passant du rire aux larmes. On n'atteint certes pas l'intensité du dernier "Paul au Parc' mais cela donne une nouvelle tonalité à ces aventures qui étaient jusqu'ici plutôt légères. J'ai bien aimé également quelques critiques sur les sociétés qui n'hésitent pas à virer du monde. Les anecdotes, les observations et les jugements lucides se multiplient comme pour nous rappeler que le monde ne tourne pas toujours rond.
Cette lecture a toujours quelque chose de rafraîchissant. Plus qu'une partie de pêche, c'est plutôt une histoire sur la maternité/paternité du couple vedette.
Véritablement le meilleur de la série; le plus mature et le plus achevé. Une montagne russe entre le rire et les larmes. La série demeure quand même excellente mais celui-ci dépasse les attentes des fans de Paul. Du moins, pour ma part.
J'ai été très émue à certaines pages, ça fait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. À acheter d'urgence et pas seulement pour ceux qui aiment la pêche...