L
'immeuble comporte trois niveaux et trois appartements. Les voisins ne sont plus des inconnus, l'indifférence a fait place à une complicité pour certains ou à un intérêt grandissant pour d'autres. L'entrée et l'escalier deviennent des lieux de rencontres et d'échanges.
Le succès du premier tome, tant critique que public, ne laissait aucun doute : un deuxième volume verrait le jour. Et ce jour fut ! Les protagonistes de ce simili huis clos continuent de se croiser dans leur quotidien fait de désir naissant, d'insouciance étudiante et de regrets hésitants mais aussi de fatigue routinière.
Un couple, même jeune, subsiste rarement sans connaître l'alternance de hauts et de bas dans ses relations, alors quand les années ont passé, le seul amour des dogues allemands ne suffit pas à maintenir un ciment suffisamment solide. Vanyda du haut de ses… non, l'âge d'une dame même jeune ne se dit pas, arrive à retranscrire avec vérité et justesse la vie de héros ordinaires. Des soirées de drague, des concerts ou de simples discussions entre filles, aux doutes d'une mère seule avec ses deux enfants, les ambiances se suivent et ne se ressemblent pas. L'alternance des scènes est habilement menée pour construire un récit cohérent fait de trois histoires aux antipodes les unes des autres et pourtant si proches.
Même si la surprise ne joue plus et que l'air est un peu moins frais que lors de l'album précédent, Vanyda confirme son talent de chroniqueuse sociale. Le ton est aussi moins léger, l'insouciance fait progressivement place à la réalité de la vie, la maturité gagne l'auteure et la série. Le trait, inspiré en grande partie de la culture manga, colle à merveille au monde décrit. Sans fioriture et avec un décor minimaliste, Vanyda s'attache à créer une atmosphère basée essentiellement sur les expressions et postures des protagonistes. Le contact s'établit, c'est donc réussi.
J'ai bien aimé le premier. Personnages attachants, situations vivantes, dessin très agréables. Très légèrement en dessous au niveau du scénario pour le second (mais à peine). A lire.