1930. Nouvelle-Zélande. Nyree est une jeune institutrice qui a fort à faire avec ses élèves. Lorsque l'un d'entre eux en traite un autre de monstre, elle ne laisse pas passer cette remarque qui lui rappelle de mauvais souvenirs. Elle non plus ne fut pas une petite fille modèle et l'expérience qu'elle a vécue l'a marquée au plus profond de son être. Elle a grandi dans une communauté Maori soudée, capable d'oublier les difficultés à trouver du travail grâce aux chants et danses traditionnelles. Ces coutumes ne manquent pas d'intéresser le représentant d'une riche société européenne qui flaire l'occasion de s'enrichir en montrant ces indigènes aux Européens « civilisés ».
Kia Nora est un album qui, à sa première lecture, laisse perplexe. A travers l'histoire et le regard d'une petite fille, il montre le quotidien du peuple Maori au début du XXe siècle. On y découvre une communauté soudée face aux difficultés du quotidien liées au manque de travail et qui puise l'énergie nécessaire dans ses racines culturelles. Les auteurs, Olivier Jouvray et Virginie Ollagnier-Jouvray, ont choisi de poser les bases de leur récit et de prendre le temps d'installer les personnages et de les rendre attachants, notamment en raison de leur simplicité. Le revers de la médaille c'est qu'à la dernière case on a le sentiment de ne pas avoir découvert l'essentiel. Et ce sont les pages supplémentaires qui nous rappellent à l'ordre en apportant un complément indispensable à la bonne compréhension de la série. A ce moment-là, on se rend compte que l'on tient là une bande dessinée prometteuse qui, après un prologue plaisant, annonce des lendemains nettement plus sombres pour la jeune Nyree et ses compatriotes. On sent poindre quelque chose de fort avec l'exhibition d'une peuplade comme animaux de foire dans une Europe encore coloniale et toute la cruauté qui en découle.
Compte tenu de l'absence évidente de scrupules de ceux qui ne rechignent pas à exploiter leurs congénères, on pressent que la suite des évènements risque de se révéler plus humiliante et violente encore pour ceux qui sont montrés comme des animaux de foire dans une Europe affichant sans vergogne sa puissance et ses velléités colonialistes.
L'espagnol Efa adopte une mise en image en adéquation avec la sobriété que requiert un tel récit. Les cases sont détaillées sans être surchargées, les couleurs ont été choisies avec retenue pour éviter un effet superficiel en totale contradiction avec la gravité d'une situation présente et à venir. Le résultat apparaît un peu sombre, mais les conditions de vie de l'époque nécessitent un tel traitement.
Le départ, comme son titre l'indique si bien, ouvre une histoire qui s'annonce forte et émouvante. Que l'on ne s'y trompe pas, le fait de mettre en scène une petite fille n'adoucit en rien le fond de cette série, qui dénonce avant de jouer la carte de l'exotisme. Un album à découvrir et à suivre de près car très prometteur.
1930, Nouvelle-Zélande. Nyree, institutrice maorie, se révolte lorsqu'un de ses élèves traite un camarade de "monstre".
Elle leur fait alors le récit touchant de sa jeunesse chahuté par la bêtise colonialiste et nous entraine dans l'horreur des cirques occidentaux et de leurs monstres de foire. Un album prometteur.
Très sympa ! La BD a le grand mérite de nous éclairer et de démystifier l'histoire et la culture Maori. Une histoire qui commence donc très bien et dont je lirais la suite avec grand plaisir je pense. Le dessin est sympa même si parfois un peu statique, notamment lors de scène de haka ou j'aurais aimé plus de dynanisme dans le dessin.
le dessin est tres agreable et l'histoire basée sur des faits historiques excellement racontée
un dossier a la fin nous donne des elements historiques pour resituer le contexte
vous ne regarderez plus le haka du meme oeil
une tres bonne surprise de ce debut d'année