1941, port de Plymouth, alors que la seconde guerre mondiale bat son plein, le sous-marin Jason s’apprête à partir en mission sous les ordres du capitaine Wallis. Son second, le lieutenant Woolf se serait bien vu seul maître à bord après Dieu. Non pas qu’il en veuille à son supérieur mais il a le sentiment d’avoir le bagage nécessaire pour tenir ces fonctions. La pratique en temps de conflit va vite le rappeler au bon souvenir de la réalité et la sentence de tomber : « l’expérience au combat, on trouve pas ça dans les livres, Lieutenant ! ». L’aguerrissement de Woolf sera à la fois long et assez rapide, la période étant propice à la maturation.
Quoi de plus fort en terme de lieu, pour éprouver les hommes en position de commandement, que cette atmosphère étouffante où est imposé le huis clos ! Les derniers corsaires parle du rôle de chef, du sens du devoir et surtout de la solitude face aux décisions et aux responsabilités (ces grands mots mériteraient dans ce contexte des lettres majuscules). Ancrés dans leur vérité immuable, c’est aussi la folie et l’autisme de ces êtres qui sont évoqués. Telle la résolution d’une partie d’échec en rêve, la stratégie des combats parvient à agiter leur sommeil. Si certains traits de caractère peuvent paraître excessifs, il faut remettre ce récit dans son contexte historique et militaire pour bien saisir la pression que peut constituer celle de porter sur ses épaules la vie d’un équipage. L’épilogue, composé de lettres qui s’apparentent à un journal de bord, porte à leur paroxysme ces notions, « commander, c’est devoir faire des choix déchirants ».
Le dessin de J. Houde est en phase avec l’atmosphère de ce récit. Le trait, l’utilisation des couleurs et la variation des tons donnent un ensemble relativement désuet, c’est d’une autre époque qu’il s’agit. Si le scénario est bien construit, l’essentiel repose sur la psychologie et la personnalité des rôles principaux et là, c’est une réussite. Le capitaine Marko Ramius incarné à l’écran par S. Connery dans A la poursuite d’Octobre Rouge aurait eu sa place dans cette petite galerie de monstres marins insondables.
J’ai bien aimé l’histoire de ces deux officiers britanniques de sous-marins qui ont lutté contre les nazis et les japs au cours de la Seconde guerre Mondiale. On est entraîné dans la mer du Nord, plus précisément près d’un fjord norvégien puis dans l’Océan indien pour la seconde partie.
Un officier cherche à monter en grade pour être capitaine en multipliant les actes de guerre héroïque. Cependant, couler un navire ennemi n’est pas aussi facile. On ne balance pas une torpille comme cela. Il y a des règles à respecter pour atteindre le but. Bref, la première partie va ressembler à une bérézina qui aurait pu couter cher.
La seconde partie sera celle de la revanche dans une partie de jeu d’échec qu’il joue avec son mentor. J’ai franchement bien accroché alors que le dessin assez nébuleux ne donnait pas franchement envie. Cependant, il s’est passé quelque chose qui justifiait de l’intérêt qu’on porte non seulement au récit mais à ces deux hommes à la psychologie différente. La vie des sous-mariniers est un excellent leitmotiv. Cependant, le propos sera ailleurs comme un juste retour des choses.
J’ai lu la postface avec intérêt car je me rends compte que les auteurs auraient pu en tirer une partie assez intéressante. C’est dommage car il y avait de la matière. Je n’en avais jamais entendu parler et cela aurait mérité crédit. En tout cas, une belle aventure humaine que ces derniers corsaires.