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icolas Poupon fait des infidélités à ses poissons préférés pour étudier, le temps d'un album, les moeurs mal connues de Helix pomatia, l'escargot commun. Pas si commun que ça, d'ailleurs, puisqu'il en existe plusieurs sortes (et pas que Bourgogne ou bigorneau). Entre le chauffard, le dragueur, le frimeur... Toutefois, la somme de zoologie qu'est Le zézaiement de l'escargot s'intéresse aussi aux éléphants, aux manchots et autres mantes religieuses. Sans oublier les autruches !
Ce qui est étonnant, chez Poupon, c'est sa capacité d'invention. Aucune de ses blagues n'a traîné dans les cours de récréation, aucun de ses jeux de mots n'est éculé. Et quand bien même ils le seraient, la candeur avec laquelle il les raconte empêcherait de le sentir. Son humour ravageur fait mouche, et sa ménagerie rivalise de drôlerie, passant d'un univers à l'autre avec une facilité déconcertante.
Son coup de crayon participe évidemment au succès de l'album, tant le trait nerveux communique une vigueur inusitée aux saynètes. On retrouve aux couleurs Greg Salsedo, qui nous montrait déjà sa patte sur Ratafia. Son travail est efficace, sans surcharger un dessin dont le principal atout est la simplicité et la lisibilité.
Le zézaiement de l'escargot est un bon album qui ne perd rien de sa drôlerie à la relecture. Il remplacera avantageusement les Blagues d'Elie Semoun lors des dîners familiaux et des cadeaux aux collègues-que-l-on-connaît-mal-mais-qui-font-rire-tout-le-monde-à-la-pause-café, permettant enfin d'offrir aux allergiques à la BD de l'humour de bon goût, dessiné avec talent.
Du Poupon de grande qualité ! L'humour est décoiffant, les gags désopilant se succèdent, déclenchant même parfois des éclats de rire ! Grande qualité autant graphique qu'imaginative. A lire absolument pour passer un bon moment.