E
lle est jeune, jolie et discrète, elle se promène dans les rues du quartier. Détail intéressant, elle porte des antennes qui lui permettent de lire dans les pensées. Elle s'appelle Françoise et elle est comme une petite musique qui trotte dans la tête, enivrante.
Dupuy et Berberian sont des habitués des chemins de traverse. Ils délaissent bien souvent M. Jean ou Henriette pour s'adonner à la musique ou aux projets plus intimistes, seuls ou en duo. Quand le label "Naïve" leur permet de rajouter une bande originale à un roman graphique, leur sang ne fait qu'un tour et "Françoise" voit le jour.
C'est un voyage coloré qui se fait forcément accompagné d'une mélodie. Celle que Charles Berberian, aidé sur un morceau de Ludovic Bebeurme, a créé pour l'occasion, composée de 5 titres calmes et reposant. Un piano, parfois accompagné d'une guitare, qui n'est pas sans rappeler Marc Hollis, avec l'accent lancinant d'un God Speed You ! Black Emperor sans la fureur. Musique ambiante mais pas d'ascenseur. Dès que Charles chante, le charme diminue à mesure que le ton devient plus léger, mais cela ne dure pas. Françoise revient à l'image parée de vert, de rouge ou de bleu dans des tableaux urbains ou des fresques intimes d'un intérieur feutré. Elle passe vite, en laissant à l'esprit une vision de jeune femme parisienne insaisissable qui ne laisse que des souvenirs…
Pour vivre en songe et en musique un amour sublime et platonique.
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