L
e Chat a retrouvé la parole. Comme ça, un beau jour. Enfin, lui demeure convaincu que ce mutisme apparent était surtout lié au manque d’écoute de la part de ceux qui l’entourent. D’ailleurs, c’est un étranger qui ravivera sa faconde en lui accordant une oreille attentive, lui redonnant ainsi goût au dialogue. C’est qu’il est drôle cet homme, artiste de son état et convaincu de l’existence d’une Jérusalem éthiopienne. Pour l’accompagner dans sa quête, il poussera sur la route le félin et son rabbin mais aussi le cheik musicien de la famille Sfar et un extravagant et riche russe d’Alger.
Cinquième volet des aventures du chat redevenu loquace et toujours le même plaisir à la découverte des tribulations de ces personnages hauts en couleurs. La première partie, tout en truculence réjouissante avec ces personnages qui parlent le verbe haut avec force gestes, est exemplaire de l’idée qu’on se fait de ce petit monde où théologie et faits de société s’invitent sans crier gare comme on débarque chez son voisin pour se méler à la conversation sans y être convié. C’est à qui interprétera les textes sacrés avec le plus de conviction pour se faire entendre, ce qui n’est pas sans faire de vagues tant les ethnies et les sensibilités religieuses qui composent la société locale sont bigarrées. C’est un peu comme si la véhémence s’invitait dans les débats là où la nuance aurait mieux convenu. Mais l’ensemble a tellement plus de charme sous cette facette. Ce qui rend cette partie particulièrement efficace c’est peut-être aussi son unité, l’impression que cette moitié d’album provient d’un seul trait, aspirée à même une barrique gorgée d’un nectar particulièrement gouleyant.
Avec le voyage et ses péripéties en épisodes, le parcours se fait plus heurté et saccadé sans qu’il y ait pour autant grand-chose à jeter. La petite musique de l’hymne à la tolérance et à l’amitié entre les peuples, qui devraient se nourrir de leurs différences plutôt que de les ériger en motifs de supériorité, chantonne à l’oreille de celui qui veut bien l’entendre. Elle invite ici et là à découvrir rituels et subtilités théologiques sans didactisme pesant grâce à la bonhomie de ce rabbin enjoué et diplomate et à sa clique. Il n’est alors pas nécessaire d’accorder plus d’importance que cela à un clin d’œil lourd à s’en décrocher la paupière au père d’un célèbre petit reporter, quel que soit le degré d’admiration, avéré ou non, qu’on lui voue. La parenthèse aurait pu être amusante si elle avait duré le temps d’une case mais elle prend des allures pachydermiques en s’étalant sur une planche complète. Mais on dira qu'il s'agit là d'une poussière dans l'œil du voisin, rien de plus.
Quitte à trouver une autre Jérusalem en Afrique, on se risquera à dire que ce nouvel épisode du Chat du rabbin a des airs de madras, seyant, gai, capable d’envelopper de bonne humeur tous ceux qui cherchent un peu de chaleur humaine en plein hiver.
Album plaisant à défaut d'être génial. Un tome beaucoup plus dense que d'habitude (75 pages au lieu de 45), ce qui fait qu'on a malheureusement droit à quelques passages pas très utiles ou traînant un peu trop en longueur. Par contre les passages humoristiques sont vraiment drôles (la rencontre de nos héros avec TINTIN est bien marrante, en plus de constituer un bon petit tacle de la part de Sfar à un style de BD qu'il exècre sûrement).
Un épisode finalement assez distrayant.
Un album trop long à mon goût , même si c'est souvent juste, beaucoup de passages traînent en longueur. La scéne sous la tente glace le sang. Un bel album au final.
Ce tome 5 est génial!
La série ayant un peu baissé dans les tomes précédents, on assiste ici à une belle remontée vers le grand art.
Le sujet est le rascisme; c'est très bien traité, légèrement et clairement. Pas de morale à la fin, juste ce qu'il faut d'action, de réflexion, c'est génial!
Toujours avec l'esprit philosophe qu'on lui connait, Sfar disserte dans cet album du racisme et d'intolerance grâce au celebre chat qui retrouve dans ce tome la parole... Tout au long des 75 pages (!) de cet album, le chat, le rabbin et ses comparses vont après avoir trouvé un Russe dans une boîte partir à la recherche d'un Jerusalem situé en Afrique noire. À la lecture de cet album, on retiendra surtout la poésie et la morale qu'il est toujours bon de rappeller : l'amitié entre les Peuples n'existe pas, au contraire de l'amitié entre les hommes... Un album en somme à lire et surtout à faire lire !