V
oilà maintenant treize ans que Gifford est revenu de son périple au Tibet. Treize années pendant lesquelles il n’a cessé de penser à Lhahl, la protectrice du Bouddha d’Azur, bien qu’ils n’aient partagé que de brefs instants ensemble. Aujourd’hui âgé d’une vingtaine d’années, sa détermination va peut-être enfin être récompensée : il est annoncé que Lhalh doit tenir dans quelques semaines un discours important pour l’avenir du Tibet, dans un monastère secret en plein cœur de l’Himalaya. Par ailleurs, quel rôle jouera Fang, cette jeune chinoise endoctrinée par le parti maoïste ?
Ce nouveau diptyque de Cosey trouve ici sa conclusion. Sans être surpris, les amateurs y retrouveront avec plaisir son trait si personnel ainsi que ses thèmes favoris tels que l’humanisme ou l’amour, le tout traité comme toujours avec beaucoup de sensibilité. En revanche, les détracteurs risquent de ne retenir qu’une histoire un peu trop riche en bons sentiments et en propos manichéens, au point de perdre en crédibilité. Il s’avère en effet que si le premier tome, plus intimiste, se révélait touchant, celui-ci est plus axé sur le développement d’une intrigue aux allures hollywoodienne avec ce qu’il faut de romantisme, et apparaît plus artificiel. Toutefois, l’entrée en scène d’un nouveau personnage, Fang, est appréciable, tandis que l’intérêt culturel et historique autour des relations tibéto-chinoises est indéniable.
Le Bouddha d’Azur est une belle histoire, à même de pleinement satisfaire un large public. Certains, un peu plus exigeants, risquent tout de même d’être déçus, mais ne serait-ce pas faire injure au talent de Cosey que de n’émettre aucun reproche ?
Les péripéties de ce deuxième tome sont rocambolesques et hautement improbables mais on se laisse quand même prendre par le récit tellement les personnages sont attachants. Le happy-end de la fin est peut-être un peu trop mais fait tellement plaisir ! Et le fonds historique participe à l'émotion que sait si bien créer Cosey et permet au passage de nous rappeler le problème tibétain cher à son cœur.
Et comme les dessins si particuliers sont parfaits, cela donne une très agréable lecture.
Cosey redresse vertigineusement la barre dans ce second tome. Ainsi donc, le premier opus n'était qu'une intro (un peu longuette quand même) et là, feu d'artifice.
Sauf que la très hollywoodienne fin qui sacrifie au happy ending a fait chuté mon enthousiasme.
De 2 choses l'une, ou bien Cosey est touché par la grâce de croire à ce que Verdi aurait pu appeler "la force du destin", auquel cas il a bien de la chance, ou bien il n'a pas mangé que de la tsampa !
Un grand moment quand même !!