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eune bûcheron-charbonnier, Toshikatsu vit dans une cabane quelque part dans le sud-est du Japon. La forêt, le bois et le fourneau où il fait du binchotan, « charbon blanc », à partir de chêne, constituent son quotidien. La plupart du temps seul dans la montagne, il goûte avec plaisir ce que lui offre la nature et aime parfois pêcher dans un torrent proche ou accompagner les villageois à la chasse.
En mars 2006 les éditions Picquier, spécialisées dans la littérature asiatique, ont lancé une collection manga à l’occasion de leur vingtième anniversaire et publié alors Paradis et Des courges par milliers. En septembre et novembre, elles ont sorti quatre autres titres sont apparaus en librairie parmi lesquels Le conte du charbonnier de Shigeyasu Takeno.
Cet album – le premier publié sous son nom par l’auteur – est l’adaptation d’un récit autobiographique de Ue Toshikatsu. La narration, assez linéaire et simple, décrivant des gestes ancestraux confère une certaine intemporalité à l’histoire. Elle évoque certaines œuvres de Jiro Taniguchi (L’homme qui marche). Le personnage du charbonnier apparaît assujetti à la nature et travaillant pour elle. Ce n’est pas lui qui est au centre de l’histoire mais bien sa tâche, son savoir-faire et son environnement. Lui est un simple maillon de la chaîne de production. Les croyances, implicites, aux yokais et autres créatures fantastiques apparaissent également et accentuent le côté « roman paysan » de ce Conte du charbonnier.
Le graphisme de Shigeyasu Takeno est réaliste et son talent s’exprime pleinement dans les dessins des paysages ou d’animaux plutôt réussis. Les visages et expressions des personnages sont également bien rendus. En revanche on peut regretter quelques erreurs de proportions dans les corps (en particulier les dos et les bras). Enfin, la qualité de la présentation, avec une couverture en papier calque imprimé, ajoute un plus.
Manga d'auteur par bien des aspects, Le conte du charbonnier risque de n'attirer qu'un public restreint. Ce serait dommage car il ne manque pas de qualités. A lire car c'est une belle histoire.
Une histoire simple mais sans prise de tête concernant un jeune bûcheron solitaire dans une région boisée et reculée du Japon. La nature est omniprésente pour nous baigner dans une ambiance sereine. On dirait que cet homme forme une sorte de symbiose avec elle dans sa tâche à accomplir.
Certes, les croyances liées au yokais ne seront pas très loin mais on goûte cela non sans déplaisir. J'ai bien aimé le réalisme de ce graphisme qui colle à merveille même si cela fait parfois un peu vieillot. Un hymne non seulement à la nature mais également au travail physique ce qui risque d'en faire fuir plus d'un. Il est vrai qu'il y a des tâches assez répétitives qui peuvent concourir à un certain ennui.
Bref, ce n'est pas le genre de conte qui émerveillera.