A
mbre, jeune esclave celte, surprend à Rome le projet de César d'envahir la Gaule. Après de nombreuses péripéties, Ambre se retrouve à la tête d'une armée de Gaulois et rejoint les troupes du jeune prince avergne Celtill, Vercingétorix de toutes les Gaules, en guerre contre Jules César. Ayant obtenu une victoire inespérée à Gergovie, l'armée gauloise se lance à la poursuite des légions romaines. Mais malgré la victoire, l’unité entre les tribus est difficile à maintenir.
De plus, une colonne de guerriers germains suit les deux armées et personne ne sait quel camp cette troupe va choisir. Renforcé par ses légions de réserve, César s’arrête et s’apprête à faire face à la coalition gauloise. C’est à ce moment que le destin de tous les protagonistes se jouera : Cesar, Celtill, l’infâme mercenaire Didius, Ambre, son ambact Cloduar et son amant, le médecin Millon, tous attendent le dénouement final près de cet oppidum qui deviendra célèbre : Alésia.
A raison d’un tome chaque année, Mitton et Rocca auront donc mis quinze ans pour conclure leur, romancée mais réaliste, retranscription de la Guerre des Gaules, dont ce dernier volet en est la quintessence. A l’instar de leurs autres séries (Zoulouland ou Quetzalcoatl par exemple), les auteurs sont arrivés à fournir une description fidèle à la chronologie historique et surtout très réaliste de cette époque : psychologies des personnages, description des coutumes, décors, costumes et retranscription en détails des batailles et évènements, tout est fait afin de plonger le lecteur en 52 avant JC. Les auteurs livrent une description édifiante de cette guerre. Si sur le long terme les apports de la civilisation romaine se sont révélés bénéfiques, cette invasion, avec ses pillages, combats et asservissements, a eu pour conséquence immédiate de littéralement ravager la Gaule. De quoi écorner la description positive que l’on en fait dans les manuels scolaires...
Comme tout bon romancier historique, le scénariste Rocca est parvenu à intégrer son intrigue dans l’Histoire officielle mêlant personnages fictifs et personnages historiques, évènements inventés aux évènements avérés. A un tel point que l’on ne sait plus si c'est l’Histoire qui influence l’intrigue ou si ce sont les aventures individuelles imaginées qui font l’Histoire. Dans ce dernier tome, la confrontation finale est proche et joue sur le psyché des personnages : avant la bataille, le doute s'installe et durant le combat, les protagonistes laissent libre cour à leur fureur. Dans le camp gaulois, l’accablement après le désastre d’Alésia est de mise, Rocca n’hésitant pas à fortemment malmener ses héros. Ainsi, les quatre pages de conclusion justifient à elles seules le titre de la série : malheur aux vaincus !
Côté dessin, Mitton est époustouflant de précision dans les costumes, les personnages et le rendu des batailles. Très classique, son trait réaliste est extrêmement efficace et limpide. A aucun moment, le dessinateur n’est pris en défaut par une défaillance ou par un manque de détails à l’arrière-plan.
Rocca et Mitton achèvent donc leur série admirable de constance et de qualité sur un sans-faute. Les puristes n’apprécieront sans doute pas les libertés prises avec l’Histoire mais comme Alexandre Dumas le faisait remarquer, il est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire de beaux enfants. Et c’est ce que Rocca et Mitton sont arrivés à faire avec brio !
Vivement que cela s'arrête....de la longueur et des dialogues qui deviennent presque anachroniques depuis quelques tomes.
C'est dommage car le sujet est passionnant et les premiers volumes étaient prometteurs....malgré le sexe et le voyeurisme qui n'apportent pas grand chose à l'histoire....fantasmes d'auteurs ????