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bigaël Martini entame un stage pour devenir commissaire à Paris. Le plus difficile pour elle sera de se faire un prénom, elle dont la mère n'est autre que Madame le juge d’instruction Martini, redoutée du barreau parisien. Une mère par ailleurs bien envahissante qui n’a de cesse de vouloir la marier et fait appel à des agences matrimoniales. Pour sa première mission, le commissaire divisionnaire Kaskol ne la ménage pas : Abigaël devra enquêter sur la mort soi-disant accidentelle de Rémi Ménard, qui la conduira jusqu’à Marseille.
Thomas Azuélos offre un polar contemporain au ton résolument moderne. La jeune Abigaël est pleine d’énergie avec un caractère bien trempé, profitant de la vie sans tabou ni complexe. Ainsi, c’est souvent au bistro en train de siroter un Pastis qu’elle a des éclairs de génie qui la font avancer dans sa réflexion. Elle prend par ailleurs un malin plaisir à maltraiter les jeunes premiers qui viennent lui faire la cour sur les recommandations de sa maman. Un personnage atypique particulièrement charismatique qui rappelle la virulente Jeanne Picquigny de Fred Bernard (La tendresse des crocodiles).
L’intérêt de l’intrigue à proprement parler est alors relégué au second plan, d’autant plus qu’elle n’est pas toujours évidente à suivre : outre des déductions quelque peu faciles, le cheminement de l’enquête est assez sinueux et a de quoi noyer le lecteur.
Graphiquement, le style est spontané, nerveux, hachuré, alternant des séquences dépouillées et d’autres plus sophistiquées. Une nouvelle raison de faire référence à l’œuvre de Fred Bernard.
En définitive, même si cette première mission d'Abigaël Maritini n’est pas complètement convaincante, on retiendra la naissance d’une héroïne rafraîchissante mordant la vie à pleines dents. Le potentiel est là, ce qui n’est déjà pas si fréquent.
Du même auteur : chronique de Télémaque.
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