Chaque nuit, une voix résonne dans la ville endormie. Celle du Bon Samaritain, animateur radio, qui s'adresse à tous ceux que le sommeil fuit, tous ceux qui voient ressurgir dans les ténèbres leurs angoisses les plus profondes. Son credo est simple : tendre la main à chaque personne en détresse qui se tourne vers lui. Arnie est gardien de nuit dans un parking souterrain. Il appelle le Bon Samaritain pour parler de ses conditions de travail difficile, des relations tendues avec ses collègues. Mais il y a aussi cette femme qu'il croise durant ses rondes : " Elle est tellement belle..."
Une fois de plus, Denys et Callede nous livrent un album efficace qui, comme « Légion », donne tout son sens à la collection Insomnie.
L'histoire de ce gars paumé qu'est Arnie est loin d'être originale, elle puise sans doute son inspiration dans divers films d'épouvante et autres thrillers. Pourtant cet album se lit d'une traite. A aucun moment l'ennui ne se fait sentir, au contraire on est captivé par les images comme on le serait devant un très bon film du genre !
On ne peut pas dire que Callede ait choisi la facilité. En effet toute l'histoire se déroule dans un parking, mais il réussit tout de même à surprendre en alternant avec intelligence les scènes de tensions, de flashs back et les révélations. Ainsi il installe peu à peu dans ce lieu clos une atmosphère tendu entre les personnages qui les fera sombrer dans une folie collective. Les révélations se font au compte goutte, intensifiant le suspense et par là même nos battements de coeur.
L'atmosphère oppressante du lieu et de l'histoire est très bien rendue par le dessin de Denys et surtout par les couleurs sombres de Hubert. L'évolution nerveuse des personnages est très réaliste et on ne peut que féliciter le dessinateur qui arrive à nous transmettre leurs angoisses uniquement par le regard. Pour les décors, là encore les couleurs créent l'illusion que nous changeons de lieux. Le dessin et les couleurs se complètent donc et sont en parfaite harmonie avec le scénario.
Cet album constitue un très bon one shot, sur 46 planches on frissonne et l'histoire reste un certain temps dans notre esprit. Oserais je dire qu'inconsciemment on évite les parkings souterrains les nuits de fêtes où personne ne peut nous entendre hurler ? Dans tous les cas, si vous souhaitez savoir qui est cette jolie femme qu'Arnie croise dans le troisième sous-sol, n'hésitez pas à lire cet album qui confirme que cette série est l'une des meilleures du genre !
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