L
’île du Démon a retrouvé un semblant de calme après le séisme qui l’a secouée, mais les cultures ont brûlé ou ont été recouvertes par les eaux sulfurées du lac. Les villageois s’activent pour reconstruire et découper les poissons échoués. Pendant ce temps, Manamé l’étrangère, toujours cachée par Torago et Kukuri, est découverte par Momoé le fils de la chamane. Pour en faire un allié, la jeune fille utilise tous les moyens : manipulation, séduction et sexe.
L’arrière-goût sceptique laissé par le premier tome revient à la lecture de ce deuxième volet. L’ambiance du huis clos créé par Haruki Kashiwagi manque singulièrement des ingrédients qui pourraient le rendre prenant, oppressant, opaque. De même, Manamé, élément perturbateur, qui devrait alimenter la curiosité du lecteur apparaît plate et fade. Sans grande substance dans le volume précédent, elle se révèle être un Machiavel féminin prêt à tout pour survivre. La subtilité en moins. A grands renforts de coups assénés sur la tête de Momoé, de papillonnements de cils pour Kukuri, et de manipulation experte des membres frétillants de ces messieurs, la voici qui joue de ses charmes. Survie, sexe et séduction donc. Dommage que l’ensemble ne dégage aucune intensité dramatique car le thème de la sexualité utilisée comme une arme est intéressant. Hélas, le piquant fait défaut à la série. Et ce ne sont pas le graphisme ni les scènes de pelotage qui y changeront quelque chose. Sans jamais être pornographique, le dessin de Kashiwagi ne possède pas une once d’érotisme et reflète bien l’aspect insipide de l’histoire.
Finalement, ce tome 2 de Rivage est encore moins convaincant que le premier.
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