I
ls sont trois à avoir mis fin à leur jour. Pour passer le temps à la « Prairie du paradis », ils ont formé un groupe de heavy metal. Le problème c’est que le heavy sans guitar hero pour assurer les solos, c’est comme un chili sans haricots. La chasse à l’oiseau rare est donc ouverte, tant pis si cela doit coûter à l’un ou l’autre sa faculté de se réincarner plus tard.
Elle est marrante cette première partie de dyptique touchant à tout sur tous les tons. L’auteur est manifestement fan des as du manche et il ne perd pas une occasion de mettre en scène des musicos qui prennent la pose comme sur les plus beaux posters qui peuplaient autrefois les chambres d’adolescents boutonneux. Mais il n’y a pas que ça dans ce premier volet. Il y a aussi ces jeunes qui se sont donnés la mort avant de revenir momentanément sur Terre et qui vont tout mettre entre œuvre pour trouver une faille dans la personnalité de leur élu. L’objectif ultime est évidemment d’exploiter ce point faible et de tenter de l’inviter au suicide pour qu’il puisse se joindre à eux. L’exposé de leur histoire, de leur condition et de la manière dont est organisé l’endroit où ils sont condamnés à errer plus ou moins temporairement donne aussi un ton particulier au récit. Le processus de réincarnation dont ils peuvent profiter est une autre trouvaille. Tout ça en moins de 140 pages.
Bref, c’est un joyeux cocktail qui se nourrit des genres les plus divers. Et le dessin n’est pas en reste dans cette façon de mélanger les registres, alternant la rigueur la plus scrupuleuse notamment pour peindre les icônes du rock et la quasi caricature pour les scènes de comédie qui sont assez nombreuses (la séance de divination est de ce point de vue particulièrement représentative de cet éclectisme échevelé).
Pour peu qu’on soit réceptif aux récits légers manipulant des thèmes noirs sur fond de musique lourde et baignés dans une fantaisie teintée d’exotisme, Mélodie d’enfer a de quoi donner le sourire aux lèvres.
Ce tome 1 est amusant, péchu et ne manque pas d'intérêt. On y trouve de bonnes idées (ce "séjour" des suicidés par exemple) et, chez l'auteur, une vraie envie de partager son goût pour le heavy metal. Ca passe très bien et on se prend facilement au jeu.
Le dessin est à l'image du propos et mélange les sytles avec bonheur.
Un bon manhua, c'est sûr :ok: