L
ennox, Mose et Dolorés ont une charmante voisine qui répond au doux nom de Madame Jackson. Portée sur la bouteille, elle ne se contente pas de râler à longueur de journée. Contre un peu de liquide elle est capable de donner toutes les informations utiles à qui veut les entendre. Jusque-là, rien d'extraordinaire. Lorsque le trio se retrouve en cavale, après n'avoir pas respecté un contrat dans un combat de boxe arrangé pour Mose et après avoir dérobé par erreur un camion de trafiquants d'armes pour Lennox et Dolorés, les indiscrétions de Mme Jackson deviennent vite gênantes. Et quand la police de New York et les truands locaux s'en mêlent, cela devient vraiment embarrassant. A croire qu'en cet automne 1975 tout le quartier de Harlem se dresse contre eux !
La collection Turbulences de Vents d'Ouest est résolument tournée vers le polar, souvent noir comme peut l'être la peau des habitants de Harlem des 70's. Quartier et période déjà abordés par Brüno et Fatima Ammari-B avec leur série Inner City Blues, Harlem y était re-baptisé mais ne laissait aucun doute. Le ton donné par Brrémaud et Duhamel est résolument plus léger, au programme : Pin-up, grosses bagnoles, situations cocasses et coups tordus. L'ambiance est en effet plus proche des déboires de Spoon & White que des aventures d'Arnold et Willie Brown.
Le style des deux auteurs est reconnaissable. Ceux qui avaient apprécié Kochka retrouveront une partie des éléments qui en ont fait une série de qualité. Néanmoins, l'humour se veut plus présent, les caractères des personnages sont moins marqués et plus insignifiants. Il est plus difficile de s'attacher à un pitre un peu loser qu'à un looser à la face de tueur pas pitre pour un sous. Certaines scènes font bien frissonner les zygomatiques mais on hésite souvent entre ennui et plaisir de lecture. Restent les traits accentués des visages et quelques répliques qui donnent un semblant de déjà-vu chez Starsky et Hutch. Huggy n'est pas là, mais il pourrait apparaître au coin de la rue.
Trop prématuré pour porter un avis définitif, comme souvent lors d'un premier tome, il faudra donc attendre la suite pour juger.
>> Lire la chronique du tome 2, d'Inner City Blues
>> Lire la chronique du tome 3, d'Inner City Blues
>> Lire la chronique du tome 6, de Spoon et White
Bonne petite histoire traitée avec humour, sur le thème universel du looser chronique.
C'est léger, coloré, acidulé et ça colle au string comme un paquet de bonbon Kréma.
Vite, vite … passons la seconde.