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ui n’aimerait pas être doué d’un don de télépathie ou de précognition ? Dans l’univers de Small Gods, c’est le cas pour un individu sur cent, mais de tels facultés sont un fardeau qui les marginalise : qui aurait envie de se faire « violer le cerveau » par le type de la table d’à côté ? Les « psis » sont tenus de se déclarer, et tant pis si certains métiers - flic par exemple - leurs sont interdits d’accès. A moins de savoir se cacher…
Grâce à un découpage nerveux, de nombreuses cases sans dialogues et un style de mise en scène qui évoque immédiatement les séries TV policières récentes, l’histoire démarre tambour battant. Le graphisme est en noir et blanc mais ne rebute pas : lumineux, basé sur les nuances de gris et non sur le contraste comme souvent dans les comics du genre, il a juste l’inconvénient de masquer assez mal des problèmes de proportion sur certains personnages. Mais le rythme élevé empêche de s’attarder sur ces petits défauts.
Small Gods repose donc sur une bonne idée : posséder un don extraordinaire, ce n’est pas forcément facile à vivre. Certes, ce n’est pas forcément nouveau (cf. les X-Men) mais Jason Rand évite la comparaison en focalisant le récit sur des personnages qui ont plus à voir avec les flics de The Shield qu’avec des super-héros.
L’album est découpé en trois parties bien distinctes. La première est consacrée à un flic qui cache son don de télépathe et se fait piéger par un truand, la seconde à une petite frappe dotée d’un exceptionnel don de précognition qui se fait utiliser par des ripoux. Et la troisième réunit les deux lors d’un braquage qui tourne mal. Basée sur le même schéma, les histoires sont indépendantes à l’exception bien sûr de la troisième qui est d’ailleurs la moins aboutie (plus courte, plus classique). Malgré une bonne dose d’action, le véritable sujet est à chaque fois la gestion du don par le personnage principal, notamment face à ses proches. Les intrigues sont bien construites, malgré quelques longueurs ici et là, et si les personnages sont relativement quelconques, cela ne nuit pas au caractère divertissant de l’ensemble.
Ce premier tome manque sans doute un peu de personnalité dans le trait, et de profondeur dans les différents scénarios. Mais pour un premier album, c’est plus qu’encourageant, et la suite annoncée, utilisant le même concept mais pas forcément en lien avec les personnages développés ici, devrait permettre aux auteurs de mettre en avant leurs qualités.
>> ( Découvrez les six premières planches prépubliées sur BD Gest )
Vraiment mais alors vraiiiiiiiiiiiiiiiiiment pas convaincu. Je me suis globalement fait chier. Le dessin est assez vilain, des proportions parfois assez surprenantes, un trait un peu grossier, un style qui se cherche un peu (entre comics et manga mais raté), le noir et blanc était pas franchement fantastique comme parti pris en l'occurrence...
Quant au scénario, pas grand chose pour rattraper le tout. Bon le parti pris de découvrir qu'il y a de plus en plus d'individus doués de capacités psychiques hors du commun (précognition, téléphathie, etc) et les décisions institutionnelles qui en découlent est plutôt intéressante et pas pour me déplaire (ceux qui savent, savent, moi même tu sais) mais si c'est pour en faire du déjà vu et revu en moins bien, mouais... On sent que pour la première des deux histoires de ce tome l'auteur a bien aimé Philip K. Dick et son "Minority Report" mais sans la même ambition, sans aller assez loin à mon gout dans la paranoïa et les manipulations. Quant à la 2ème histoire, une banale histoire de course poursuite avec des flics ripoux qui n'a comme volonté que de montrer des pintades plantureuses en petite tenue. D'ailleurs globalement, la faute en partie à un dessin dégueulasse, les personnages manquent cruellement de personnalité. Ennui quand tu nous tiens.
il y a trois histoires dont la dernière rassemble tous les personnages. Le tout baigne dans un univers policier sombre appuyé par le dessin que je trouve magnifique.
J'ai apprécié le fait que les personnages principaux ne soient pas comme souvent des super héros. C'est à dire qu'ils aient des faiblesses.
Ceci est le premier recueil de la série américaine qui malheureusement a été arrêtée outre atlantique. Et il semble qu'il ne reste pas assez de chapitres pour faire un deuxième tome pour cette série.
C'est dommage mais ce n'est pas grave parce que l'on peut se contenter de la fin proposée.