L
e lieutenant-colonel Al Simmons était un agent des Forces Spéciales. Exécuté par ses supérieurs, et parvenu aux Enfers, il signe un pacte qui doit lui permettre de retrouver Wanda, son épouse. Victime d’un marché de dupe, il est ressuscité sous la forme d’un Hellspawn, une créature chargée de mener les hordes infernales contre les armées célestes
Alors que le numéro 150 des Chroniques de Spawn vient de sortir, Delcourt a la bonne idée de les publier en intégrale. Si les amateurs seront ravis de pouvoir se procurer les numéros qui leur manquent ou de découvrir les origines de leur héros, les nouveaux venus auront du mal à rentrer dans l’histoire tant le style narratif de McFarlane apparaît comme poussiéreux et ennuyeux. Privilégiant les longs monologues et les arrêts sur image, McFarlane n’hésite pas à charger ses planches de commentaires et à résumer ses scènes d’action en une seule case pour mieux revenir sur les angoisses de son héros. Si on peut louer l’effort de doter Spawn d’une véritable psychologie, un peu moins de commentaires « off » et un peu plus d’action auraient sans doute accru le dynamisme du récit.
Néanmoins, ce problème a tendance à s’atténuer lorsque les désormais célèbres Frank Miller et Alan Moore prennent les commandes. Autre petit bémol, pour d'obscures raisons de droits d’auteur, cette intégrale ne reprend pas les n° 9 et 10 de la série. C’est assez regrettable vu que le n° 9 introduit un personnage récurrent de la série.
Côté graphismes, cet album s’en sort beaucoup mieux. On est à l’aube des grands changements des débuts des années 90 qui vont bouleverser le dessin et la mise en scènes dans le monde des comics. S’ensuit donc une mises en scène dynamique mêlée à des éléments plus « académiques » (comme les commentaires off décrit ci-dessus, les exclamations en couleurs fluos ou un dessin semi-réalliste voire parfois caricatural). De plus, Spawn ne s’encombre plus du politiquement correct des comics grands publics en matière de violence : hémoglobine et monstres hideux sont au rendez-vous, à un tel point que le risque d'indigestion n'est jamais trop loin.
Ce premier numéro des intégrales de Spawn est donc une œuvre intéressante, à mi-chemin entre les comics traditionnels et les comics noirs et ultra-réalistes de la moitié des années 90. Les amateurs s’y retrouveront certainement. Les autres risquent de faire l’impasse sur une histoire violente dont la mise en scène a eu quelque problème pour résister au temps qui passe.
« Spawn : tome 1 : résurrection » ne déçoit pas en posant les premières briques d’un univers qui par la suite prendra une dimension supérieure en gagnant en complexité, en ramifications et en suspense.
Place donc ici au choc initial et à la découverte.
Les personnages se mettent peu à peu en place, Fitzgerald, le duo Burke/Twitch et même Wynn jouant des rôles pour l’instant assez secondaires.
Les stars du premier volume sont donc le Violator, clown obscène capable de se muer en démon gigantesque moissonneur de vie humaines, Overtkill pour son incroyable puissance de feu technologique et Kingcaid, représentatif des recoins les plus sombres de l’humanité.
A noter que ce dernier personnage est plus réussi dans la série d’animation ou son coté débonnaire, presque doux et rassurant augmente le sentiment de malaise qu’il véhicule.
Personnage torturé, choqué, à cheval entre vie et mort, à la fois fort et vulnérable,
tiraillé entre ses nouvelles responsabilités vis-à-vis du Mal et ses aspirations humaines encore vivaces, Spawn ne peut que séduire par sa dimension tragique.
Un mot sur le style remarquable de Mc Farlane, coloré, puissant et flamboyant.
A sa sortie, comme le dit Miller en guise d'épilogue, « Spawn » fut une révolution dans le monde du comic book.
Mc Farlane n’appartenait ni à Marvel ni à DC Comics, il créa donc un style nouveau, puissant et une nouvelle maison d’édition Image Comics.
Honneur lui soit donc rendu pour cette remarquable innovation.
Plus d'informations sur ce lien :
https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2024/01/spawn-tome-1-resurrection-todd-mc.html
Débutant dans les comics et connaissant l'histoire du spawn que de loin (film entre autre), j'ai décidé de me lancer dans l'aventure.
Ce premier tome m'a laissé une impression plutôt mitigé. L'histoire est du déjà vu et revu 1000 fois ("héros" vendant son âme en échange de pouvoir pour se venger), le scénario est convenu comme le pitch de départ et le dessin n'est franchement pas extra ordinaire (par rapport à du darkness, witchblade, ou encore fathom). Les personnages secondaires sont peu nombreux et peu présent et aucuns n'est vraiment inoubliable.
En revanche, il y a parfois, de bonnes idées assez loufoque par ici et là, de la violence parfois à souhait (je m'en cache pas je suis fan) et le perso du spawn est parfois touchant.
A essayé