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itsu a hérité des pouvoir de son grand-père, écrivain fasciné par l’occulte et le fantastique, lié aux kappa, tengu et autres yokai. Lors du repas funèbre offert à sept amis du défunt vieillard, le jeune garçon est le seul à voir les convives. Il rencontre aussi Aoarashi, le démon chargé de veiller sur lui qui a pris possession du corps de son père lorsqu’il est décédé. Quelques années après, Ritsu s’est habitué à la présence des multiples esprits qui peuplent son quotidien. Il aimerait bien être quelquefois tranquille mais un évènement survient toujours qui l’oblige à intervenir afin de rétablir l'ordre. C'est ainsi qu'il libère sa cousine du yokai qui s'est greffé dans son dos sous la forme d'une tâche ne cessant de s'étendre. Ou qu'il brise la malédiction d'une prêtresse maudite. Ou encore qu'il résout les problèmes des moineaux Ojiro et Oguro.
Nouveau venu sur le marché du manga, la collection Doki-Doki, chez Bamboo, lance une série intéressante et surprenante. Le cortège des cent démons offre de dévoiler l’interaction existant entre le monde des vivants et celui des esprits. Après un épisode-pilote qui présente les personnages, on suit les aventures de Ritsu et ses démêlées avec les yokais, ces êtres surnaturels du folklore nippon. Un dernier récit, « Lune diurne », n’entre pas dans l’intrigue principale. Chaque histoire est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les mythes, les croyances et les traditions japonaises.
Le thème choisit rappelle fortement des mangas comme Tokyo Babylon ou encore le film Le Voyage de Chihiro. Cependant, l’idée est plus poussée, plus détaillée et s’appuie sur une mise en scène de la vie courante, perturbée par quelques petites créatures facétieuses, malignes et rusées. C’est pourquoi le héros, qui n’a rien d’un exorciste contrairement au Subaru de Tokyo Babylon, agit plutôt comme médiateur auprès des monstres, leur apportant la paix qu’ils recherchent, les libérant, arrangeant leurs querelles. Par ailleurs, si l’occulte est bien présent, il ne donne pas lieu à des combats qui s’éternisent, mais trouve sa solution dans une incantation ou la communication. Enfin, la mort est évidemment omniprésente tout au long du volume, cependant la narration lui confère une poésie certaine aux notes tristes mais non pessimistes. Loin d’être sombre, Le Cortège des cent démons se révèle parfois très amusant grâce à des personnages comiques comme les moineaux Ojiro et Oguro, véritables frères ennemis, ou au côté coquin d’Aoarashi.
Le dessin parfaitement maîtrisé d’Ima Ichiko possède une finesse non dénuée d’une certaine légèreté et d’un d’enchantement souvent poétiques. Il captive le regard et charme plus on avance dans la lecture. Les décors sont travaillés, de même que les visages qui affichent tout de suite l’âge des personnages. Un lexique final donne la taduction et les explications des notions rencontrées dans l'album, c'est appréciable. On prend aussi plaisir à lire le mot que l'auteure adresse au lecteur sous forme de bande-dessinée. De plus, l’édition est de bonne qualité : une belle page en couleurs pour commencer et l’utilisation d’un papier agréable au toucher.
Le premier volume du Cortège des cent démons est une délicieuse entrée en matière pour s'aventurer dans le domaine des yokai. Lisez-le !
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