Les z'aventures du prince nunki 1. Panique sur Saintropez

« Le 29 août 2006, la Terre explosera et s'ouvrira en deux comme un melon d'eau trop mûr. Toute sa population décédera à cet instant-là. » Heureusement, Prince Nunki, Gogluck et Valentine forment une équipe très spéciale de sauveurs de mondes et les voyages dans le temps n'ont plus de secret pour eux.

À Saint-Tropez vit Michel Achard, un artiste complet qui multiplie les projets dans de nombreux domaines : peinture, sculpture, illustration, photographie, cinéma d'animation,... Depuis une dizaine d'années, deux personnages prennent de plus en plus d'importance dans son travail : le singe Nunki et le calao Gogluck. Pour sa première bande dessinée, l'auteur montre dès lors une impressionnante maturité dans son dessin. Son style clairement humoristique rappelle par moment Mourier (on pense évidemment à Trolls de Troy lorsque nos héros débarquent en pleine période préhistorique), Barbucci, voire encore à Guarnido lorsque Valentine observe un feu d'artifice en bonne compagnie. Achard ne fait pas pour autant dans le plagiat et a développé un univers personnel dont l'une des richesses vient de la diversité graphique qu'offrent les voyages dans le temps.

L'intrigue, quant à elle, est loufoque à souhait, s'amusant avec les poncifs du genre de manière décalée. Le ton est à l'humour, les clins d'oeil se multiplient, que ce soit au monde de Troy ou de manière encore plus appuyée à Valérian. En définitive, cette intrigue qui joue sur les paradoxes temporels est par moment difficile à suivre et présente quelques faiblesses dont la fin un peu trop expédiée, mais quand on rentre dans le jeu de l'auteur, c'est somme toute assez secondaire. Seuls la couverture et le titre de l'album, Panique sur Saintropez, restent très énigmatiques tant ils ne sont pas représentatifs de son contenu. On appréciera alors ce dossier de 25 pages (!) offrant de nombreux détails sur l'auteur et la conception de ce premier épisode des Z'aventures du prince Nunki. On y apprend que si l'intrigue se passe dans le célèbre village mondain, c'est uniquement parce que l'auteur y habite et que ça le fait mieux que «Panique sur Brignoles», tandis que la couverture semble être un dérivé d'un dessin représentant à l'origine Louis De Funès dans Le gendarme de Saint-Tropez.

Pour leur deuxième album après Les challengers de la dernière chance, la jeune maison d'édition Le Gang propose ici un titre plus drôle et accessible, en particulier grâce à son graphisme très en vogue dans les BD pour ados. Et si vous avez du mal à la trouver, venez donc passer quelques jours sur les bords de la Méditerranée, vous aurez certainement plus de chance !