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eune chinoise de 16 ans, Jenni débarque à Londres dans un univers estudiantin dont elle ne connaît rien. Les coutumes du lycée Saint-Paul lui paraissent bien étranges et elle ne maîtrise guère la langue. Il lui faudra plus que l’aide de son mouton en peluche pour s’imposer auprès de sa pimbêche de colocataire et faire tourner la tête aux beaux et riches garçons qui l’entourent.
Jenni est un manhua largement autobiographique dans lequel Jennifer Li retrace sa propre expérience des collèges anglais lors du premier séjour qu’elle y fit avant d’entamer sa carrière de photographe et d’actrice aux Etats-Unis. Elle propose ainsi un intéressant regard asiatique sur l’Occident. Le personnage principal découvre, avec une certaine candeur, le mode de vie européen et la vie scolaire de ses riches camarades. En particulier, son incapacité à communiquer correctement en anglais évoque bien les difficultés que le lecteur lui-même a pu expérimenter en tentant de se faire comprendre à l’étranger. Malheureusement pour l'intérêt de l'histoire, dès que Jenni commence à s’affirmer, la communication devient plus facile avec les autres élèves.
Ainsi, malgré une thématique prometteuse, le scénario de Jenni reste assez creux et complètement fondu dans le moule du shojô le plus classique. En effet, les évènements s’enchaînent sans limites temporelles et on ne sait donc pas combien de mois ont passé entre les premières pages et les dernières. Par ailleurs, chaque personnage correspond très exactement aux stéréotypes du genre : l’héroïne un peu cruche mais jolie qui s’impose finalement, la colocataire à la fois rivale et amie, le beau brun ténébreux musicien et son pendant le blond charmeur – accessoirement meilleur copain -, ainsi que le gentil rondouillard à lunettes toujours prêt à rendre service mais qu’on regarde à peine. Bien évidemment, les cœurs sont en émoi – surtout celui de Jenni – et il n’est guère difficile d’imaginer la fin ou le choix de la petite chinoise.
Le dessin est également extrêmement classique avec ses gros plans sur des visages souriants ou émus, ses trames fleuries, ses tentatives de capturer et rendre les sentiments au plus juste. Mu Feng Chun se complait à détailler les tenues et coupes de cheveux tout en les mettant habilement en valeur.
Jenni est un manhua trop superficiel et aux accents trop naïfs pour convaincre d’autres lecteurs que des adolescentes rêveuses et les amateurs des histoires "fleur bleue". Dommage.
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