L
e 3e volume d’I.N.R.I. fait partie de ces albums à la fois très attendus et dans lesquels on peine à se lancer quand ils sont enfin parus. Curieux paradoxe, qui s’explique par la complexité de l’intrigue que l’on ressent à nouveau dès les premières pages, alors qu’il persistait avant tout le sentiment d’un suspense haletant depuis le dernier épisode paru il y a un an. Et de fait, une relecture assidue des deux premiers tomes est indispensable, et encore, il serait quasiment préférable de relire également l’ensemble du Triangle Secret pour bien appréhender le rôle ambigu de certains personnages. Presque une épreuve, mais vu la complexité de certaines situations et la multiplication des acteurs, c’est le minimum pour bien appréhender les multiples événements qui vont trouver fort logiquement leur aboutissement dans ces pages et dans les prochaines.
Plus dense que le Triangle Secret, avec une nette prédominance de la partie moyenâgeuse, I.N.R.I. comble plus les amateurs de séries historiques que ceux qui avaient pu être séduits par le côté polar ésotérique du départ. Qui plus est, le développement rocambolesque de la partie contemporaine s’avère assez décevant et contraste avec l’intensité dramatique de l’intrigue principale, qui relate l’opposition des futurs Templiers face à l’Eglise du XIIè siècle. Si le second volume agaçait parfois par des imperfections narratives, celui-ci est plus abouti et rien ne saurait détourner l’attention du lecteur. Le déroulement des événéments est prévisible, mais le traitement des scènes d’actions est spectaculaire et le soin apporté aux personnages donne de la profondeur. De Payns et le Gardien du Sang sont de plus en plus intéressants, mais des acteurs secondaires comme le charpentier, l’architecte, ou Hélène sont également réussis. Des atouts qu’on ne retrouve pas hélas pour la partie contemporaine à l’exception de Montespa, une époque décidément bien peu indispensable à la qualité de cette série.
La partie graphique est sans surprise : après dix épisodes, ses détracteurs les plus réticents l’oublient au profit de l’histoire, tandis que les autres apprécieront la justesse de Falque pour la partie historique. Les plus fervents amateurs des couvertures de Juillard se félicitent quant à eux de la parution d’un nouvel album en août dans lequel il assurera une partie du dessin : Hertz sera un one-shot entièrement consacré à ce personnage central de la Loge Première (il y aura vraisemblablement d’autres albums ainsi consacrés à des personnages-clés).
Alors qu’on pensait que le dernier épisode d’I.N.R.I mettrait un point final à l’ensemble, l’apparition inopinée de ces nouveaux spin-of, associée à certaines rumeurs d'une actualité riche dans les mois à venir (un album à part intitulé L’enquête, dans l’esprit de Géometrie Mortelle, un roman, une adaptation au cinéma…) disperse un peu l’attention. Comme si le dénouement redouté de la partie contemporaine devait passer au second plan, et ne pas atténuer la portée d’une œuvre qui restera de toute façon incontournable.
La chronique du Tome 1 par Signe Fufu
La chronique du Tome 2 par Ar Sparfel
La série se poursuit efficacement, même si le scénario présente quelques longueurs et redondances (le tueur à la hache continue sa moisson et décime un à un tous les membres de la première Loge, comme dans le volume précédent). Néanmoins il y a encore suffisamment de suspense pour nous donner envie de continuer la lecture. Ce qui est une bonne chose, car personnellement, ce n'est pas le dessin qui m'attire dans cette série, un peu trop "triste" et statique à mon goût.
La série se poursuit comme elle a commencé, c'est-à-dire de façon plutôt passionnante. Il y a malheureusement quelques fautes de phylactères assez étonnantes, mais ces erreurs sont compensées par le développement efficace de l'intrigue, ainsi que de certains personnages, comme le redoutable tueur à la hache. Espérons que la fin de l'histoire, au prochain tome, permette de clore en beauté cette série plutôt réussie.