E
n plein XVIIIè siècle, un peuple d’hommes-rats vit en bordure des villes, détestés et persécutés par les humains. Ces « Gigobs » survivent par des rapines ou des humiliations. Mais d’autres, plus malins tentent de s’intégrer à la population…
La rareté des dialogues dans un premier temps, conjuguée à un graphisme qui appuie le mouvement, laisse penser qu’il s’agit d’une œuvre comique, sans qu’on s’esclaffe vraiment et qu’on comprenne où l’auteur veut en venir. Et puis apparaît –un peu tard- le personnage de Laperche, Gigob qui se fait passer pour un humain. On bascule alors dans la métaphore assez classique d’une société qui rejette la différence et le cantonne dans la misère. Libre à chacun d’y voir le parallèle qu’il souhaite (immigrés, romanichels…), le propos demeure évasif et finalement assez peu appuyé : on hésite entre la critique sociale et l’histoire naissante d’un amour impossible entre le Gigob et une jeune fille, mais ni l‘un ni l’autre ne sont suffisamment approfondis pour qu’on se passionne.
L’auteur Wolfgang Placard (de son vrai nom Michel Gavin, spécialiste du dessin de presse) privilégie le travail sur l’ambiance pittoresque notamment par son style qui n’est pas sans évoquer certains auteurs travaillant pour la collection Poisson Pilote (impression d'ailleurs accentuée par les couleurs d’Audré Jardel qui a travaillé avec Sfar notamment). Ce graphisme typé (hachures, décors elliptiques…), satisfera probablement plus les amateurs du genre qu’une histoire peu consistante.
Rien de bien extraordinaire donc dans un album qui plus est assez court (44 planches constituées de grandes cases). On ne retiendra pas grand chose d’autre que la présentation du peuple Gigob, dont on espère qu’elle servira de tremplin à des aventures plus trépidantes par la suite.
Si le scenario est interessant , le dessin est vraiment decevant , trait grossier , couleur terne , dommage ,