S
imon Nian, avocat à la cour, se rend dans le sud de la France pour réconforter la veuve de son ami Alexandros Dessinproprélis décédé récemment d'un accident de vélo. Accompagné par Paolo, ex- inspecteur de police, il va en profiter pour tenter de faire la lumière sur les meurtres qui perturbent depuis peu la vie jusqu'alors paisible des habitants de Pétransac.
Rodier, québécois de sa province, s'est fait un nom en terminant "clandestinement" L'Aph-Art inachevé d'Hergé. Cet album est sans doute le "pirate" le plus connu de Tintin. Vivre dans la clandestinité artistique n'étant pas une fin en soi, le voilà aux manettes de sa propre série (après sa participation au magazine Pignouf), secondé par Corteggiani au scénario.
Si Rodier avait déjà prouvé son attachement au graphisme du père de Tintin, avec Simon Nian il nous dévoile son admiration pour un autre grand de la BD Belge : Maurice Tillieux. Son héros n'est certes pas Gil Jourdan mais il en a comme un air. Les ressemblances sont frappantes et ne sont pas cachées : jeune homme élégant en costume infroissable, sérieux comme un pape et accompagné d'un faire-valoir se voulant drôle. Elle est peut-être là, la différence majeure avec l'original : l'humour. Si Libellule était hilarant, Paolo et le duo Dédé/Michou évoluent à la frontière du navrant. Corteggiani, qui en est le responsable, n'a rien trouvé de mieux que le vulgaire, les blagues à la limite de l'homophobie et des invectives politiques d'actualité qui ne le seront plus dans quelques années. Le premier volume souffrait des mêmes maux, le tir n'a pas été corrigé. Les clichés sont pénibles et pèsent à charge pour qualifier le dossier. Qui rit encore des pratiques de sodomie carcérale ? Et c'est là que le bât blesse, car le scénario rentre dans la lignée des policiers corrects du genre, avec une enquête, des rebondissements attendus et cousus de fil blanc, des courses poursuites et un dénouement heureux. Le seul accroc concerne le pseudo hommage à Willy Maltaite avec l'apparition d'un incongru M. Choc. Si les dialogues ne gâchaient pas tout, l'ambiance Dupuis des années 60/70 serait bien présente.
La cible est clairement le lecteur nostalgique de la grande époque de Marcinelle. Mais les auteurs se sont trompés, il n'est pas devenu le buveur de bière accro à l'humour style Bigard qu'ils imaginaient.
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Même commentaire que le précédentOn m'avait vanté un digne héritage de Gil Jourdan. j'avais hâte de découvrir. le dessin de Rodier est toujours superbe et digne de Tillieux Par contre le scénario est encore plus mauvais, linéaire, aucun suspens. Dommage, on comprend déjà que la série n'ira ps loin.
Voilà un album avec une aventure plutôt intéressante dans la lignée du précédent, des personnages plutôt pas mal utilisés et un petit côté rétro que j'aime bien. Cependant on pourra tout de même regretter certains dialogue plutôt douteux qui certes pouvaient passer à une certaine époque mais ici sont plutôt dérangeant malgré le côté classique de la grande époque avec lequel veulent renouer les auteurs. Celà restera le gros point noir de cette série hélas.
Un premier album peut toujours être raté, le 2àme est davantage révélateur. S'il y a du mieux, ce mieux reste malgré tout assez inconsistant. Dommage, dommage !
Le point fort de cet album est le dessin qui vous replonge dans l'univers de Tillieux. Dommage que le scenario ne soit pas à la hauteur. Une incompréhension : on trouve dans l'album à 2 reprises une diatribe anti Sarkozy, limite nauséabonde (le ministre est qualifié de nabot...). On a le droit de ne pas apprécier Sarko, mais je ne vois pas ce que ces propos viennent faire dans une BD de ce genre. Pour ça il y Libé ou l'Huma, et je n'ai surement pas acheté cette BD pour y voir exposer des opinions politiques, qui plus est de cette manière.
Du premier coup d'oeil, on songe tout de suite à un album assez bon, voir excellent. Bon. On ouvre l'album : impression confirmée, dessins magnifiques et plaisants. Jusqu'ici tout va bien. Cependant, c'est en entamant la lecture de l'album que cela coince. Les gags sont incipides et le scénariste semble persuadé qu'il faille passer par la vulgarité pour pouvoir atteindre l'humour du génialissime Maurice Tillieux. Premier point mort.
Passons les gags, côté scénario nous sommes bien loin d'une intrigue à la Gil Jourdan ou à la Félix, le scénariste ne parvient pas à tenir le lecteur en haleine et c'est, d'emblée, une mauvaise chose. En effet, les atmosphères que le scénariste souhaite créer reste mal exploitées. Ce scénario m'a laissé une mauvaise impression sur l'après-lecture et même, pendant la lecture en elle-même. Car je le confie volontier, c'est bien parce que j'aime finir ce que je commence que j'ai terminé la lecture des "Démons de Pertransac".
Les conversations entre maître Nian et son acolyte (censé, je dis bien censé, rappeller un Libellule ou un Allume-Gaz, du moins je le crois) sont parfois à la limite de l'incompréhensible. Bref, nous avons un album bien moyen, que le graphisme et le talent incroyable de Rodier sauve de justesse. Je le signale au passage, c'est bien par respect pour Yves Rodier et pour son dessin que j'ai achété cet album. J'espère qu'il ne passera pas toute sa carrière à dessiner Simon Nian, car c'est un auteur avec un potentiel énorme.