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oici un ouvrage collectif à thème humanitaire et à but caritatif, dont les bénéfices seront reversés à SOS Racisme (qui souffle cette année sa 20ème bougie) et à l'UEJF (Union des Etudiants Juifs de France). Cette initiative fait suite aux spectacles d'humour organisés en 2004 et 2005 par les deux associations, sous ce même intitulé.
L'album, qui rassemble pas moins de 35 auteurs, comporte quatre types de contributions : des planches créées spécifiquement pour l'occasion par Franck Margerin, Florence Cestac, Riad Sattouf ou Jul, des rééditions de récits publiés ailleurs mais qui sont exactement dans le sujet (un extrait des Impondérables de Binet, une histoire d'Alexis & Gotlib empruntée à Dans la Joie jusqu'au cou ou un texte de Goscinny paru dans Pilote en 1972), quelques dessins de presse par Cabu, Pétillon ou Plantu. Mais pour l'essentiel, cet album est constitué de sketches d'humoristes (dont Alex Métayer, Michel Boujenah, Elie Semoun, Pierre Palmade, Chevallier et Laspalès), adaptés en bande dessinée par Alfred, Jean-Pierre Peyraud, Zou, Fab & Aurel, etc.
A la lecture du titre Rire contre le racisme, on pense à Pierre Desproges, auteur d'un inventaire hilarant des préjugés xénophobes nommé Les étrangers sont nuls qui, dans une émission de France Inter restée fameuse (Le Tribunal des flagrants délires du 28 septembre 1982), démontrait face à Jean-Marie Le Pen qu'on peut, qu'il faut rire de tout, pour "désacraliser la bêtise", mais qu'on ne peut pas rire avec tout le monde.
Bien que le quatrième plat de l'album y fasse clairement référence, ce texte célèbre de l'humoriste n'est pas reproduit ici. En revanche, "la journée d'un fasciste", plaidoyer de Luis Rego créé pour la même émission, y figure, illustré avec malice par l'excellent Willem.
A cette exception près, et malgré toute la sincérité que les dessinateurs ont pu y mettre, l'exercice consistant à adapter en BD des textes prévus pour la scène se révèle assez peu intéressant. Il manque la gestuelle, les intonations, les mimiques des comédiens... bref, tout ce qui rend les sketches si vivants et drôles. Au moins sortira t-on de l'album en ayant pu vérifier qu'il ne suffit pas de juxtaposer un poids lourd de l'humour (Raymond Devos) et un dessinateur culte (Moebius) pour obtenir un chef d'oeuvre de la bande dessinée comique.
Le rire promis dans le titre naîtra plus facilement dans les autres pages, par exemple grâce à Florence Cestac.
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