C
omment un instrument peut-il rendre le bruit de la pluie ? Le ver de terre pourra-t-il subir la métamorphose qu’il souhaite et devenir dragon rouge dans les cieux ? Qu’est le soleil si ce n’est une « bouche béante qui respire » ? La carpe peut-elle protéger le héron blessé ? Pour se réchauffer l’hiver, l’ogre d’argile au faîte du temple ne se délecterait-il pas d’une clémentine ?
Dans ce second tome d’Hanashippanashi, Daisuké Igarashi propose vingt-deux historiettes oniriques, autant de promenades et de rêves éveillés. L’appel à l’imagination se renouvelle à chaque page et chacun est libre de le suivre ou de le refuser. Le lecteur les goûte l’un après l’autre, sans se presser. L’univers fantasmagorique qui se dégage des fables peut dérouter, sembler impénétrable. Il suffit d’y pénétrer lentement, à petits pas, de croire en l’irréel, de ne pas oublier que chaque récit est un songe, et on profitera alors pleinement de la balade poétique, mêlant merveilleux et réalité. Le fil ténu et invisible reliant les histoires évoque la puissance de la nature, apaisante et sublimée, liée inextricablement à l’humain, ainsi que la vie que possède chaque objet. C’est ainsi que scolopendres, sauterelles, papillons, scarabées, et autres animaux ou plantes surgissent au milieu d’une gare pour assister aux funérailles de l’orme qui les protégeait avant d’être abattu par les hommes. Ou qu’une gomme risque de périr au fond d’un porte-crayon, dévorée par un coupe-ongle affamé.
En fin d’album, on admire huit paysages magiques et poétiques, en parfaite harmonie avec l’ensemble de l’œuvre.
Pour ceux qui cherchent une évasion peu commune, plongez-vous dans ce manga et explorez-en les sentiers sans vous presser.
>> Voir la chronique du premier tome
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