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n 1937, l'Espagne était en pleine guerre civile opposant les républicains au pouvoir et les nationalistes du général Franco, soutenus par l'Allemagne et l'Italie. Dans ce contexte, des hommes et femmes de différentes nationalités se portent volontaires pour lutter contre le totalitarisme, au nom de la liberté. Ainsi, un groupe de sept jeunes miliciens est en route pour Quimera, où la population est la cible de bombardements. Mais suite à l'attaque de leur convoi, ils sont contraints de faire le trajet à pied, sans même quelques vivres dans leurs bagages. La route sera longue et dure, et leurs idéaux mis à rude épreuve.
Avec Quintos, Andreas surprendra probablement ses fans, habitués à des intrigues extrêmement sophistiquées, à l'image de Capricorne ou Arq, dont le neuvième tome fait aussi l'actualité. Loin des ambiances fantastiques ou surréalistes qui le caractérisent, il sert ici une histoire à la construction très classique, certainement plus accessible, comme pour s'assurer de ne pas éloigner ses lecteurs de l'importance humaniste de ses propos. En effet, il traite d'une période sombre de l'Histoire européenne avec la montée du fascisme, faisant en particulier référence au drame de Guernica en avril 1937, considéré comme le premier massacre dans l'Histoire moderne d'une population urbaine. Toutefois, sans jamais évoquer directement ces évènements, le récit est entièrement développé autour de ces sept volontaires, tous très différents et finalement peu sociables malgré leur idéal commun. C'est d'ailleurs l'un des messages que l'auteur semble vouloir nous inculquer : d'aucun est capable d'avoir de belles et grandes idées de liberté, mais les applique-t-on autour de soi ?
On regrettera alors que cette aventure humaine n'ait pas fait l'objet d'un traitement plus approfondi. Car en définitive, nous avons une connaissance tout à fait superficielle des différents personnages alors que leurs caractères et leurs divergences ont une importance capitale. Il est étrange aussi de constater avec quelle retenue les événements dramatiques de notre Histoire sont suggérés, leur donnant une dimension très secondaire.
Graphiquement, Andreas est égal à lui-même dans son style si personnel : un trait anguleux très limpide et un remarquable sens du mouvement et de la mise en page, efficace et intelligent. Quant à Isa Cochet, elle le seconde admirablement grâce à ses couleurs pastelles douces et chaleureuses, avec en particulier un travail très réussi sur les lumières, donnant du volume à l'ensemble.
Andreas traite à travers Quintos des différences culturelles en Europe, un sujet on ne peut plus d'actualité. Un album agréable, même si une certaine frustration est présente en fin de lecture.
Du même auteur :
>> Voir la chronique de Capricorne t9
>> Voir la chronique de Arq t8
J'ai eu l'impression de lire une courte tranche de vie concernant plusieurs combattants venus s'empêtrer dans le conflit de la guerre d'Espagne opposant les républicains aux fascistes.
On assiste simplement à la fin tragique de tous ces hommes et femmes de nationalités et de milieux divers. C'est triste à mourir. Personnellement, c'est la trahison du curé de village qui m'a le plus écoeuré.
En s'attachant à un groupe hétéroclite qui se bat pour la démocratie, l'auteur montre comment la lutte pour un idéal commun englobe de nombreuses préoccupations qui peuvent se réveler antagonistes et perturber la vie collective et la mission à accomplir. Cependant, il y a comme un sentiment d'inachevé. En effet, on a à peine le temps de s'attacher à la psychologie d'un personnage qu'il disparaît aussitôt.
Bref, on ne ressort pas avec un joyeux sentiment après une telle lecture. Andreas livre ici une histoire dramatique emplie d'humanité mais pas aussi bouleversante qu'il n'y parait. Le dessin d'Andréas est plus fluide qu'à l'accutumée. Il est somptueusement mis en valeur par une très sensible mise en couleur directe.
Quintos est avant tout une réflexion sur ce qu'est un être humain avec ses motivations, ses angoisses, ses ambitions et ses faiblesses. A découvrir à l'occasion !
Andreas s'essaye à la Bd réaliste avec cette aventure se déroulant pendant la guerre d'Espagne. Outre un scénario assez frustrant car peu développé (l'inconvénient récurrent des one-shots), il est surtout dommage de constater que l'auteur, une fois n'est pas coutume, a fait du très classique en matière de dessin. Pas de cadrage spectaculaire, pas de découpage original, pas de mise en page novatrice comme il en a l'habitude ... bref cet album est assez décevant graphiquement.
Si vous ne connaissez pas l'oeuvre d'Andreas, je vous conseille de ne pas vous arrêter à cette Bd et de découvrir ses séries-phares autrement plus intéressantes (aussi bien en terme de dessin - souvent hallucinant d'originalité - que de scénario - avec des intrigues toujours très sophistiquées).
Personnellement cet album ne m'a guère emballé et je préfère indéniablement les séries de science-fiction d'Andreas à base d'univers parallèles, de mondes oniriques, d'énigmes complexes et de mystères ténébreux telles que RORK, CROMWELL STONE, CAPRICORNE et surtout ARQ (le grand chef-d'oeuvre d'Andreas pour moi).
Un sujet et une époque intéressante mais le tout est traité beaucoup trop rapidement et superficiellement. Ajoutons à cela une fin frustrante et nous voilà.... frustrés nous aussi !
En revanche dessin, couleur et mise en scène sont vraiment chouettes ! Dommage. Mais cela demeure un bon album; à emprunter plus qu'à acheter selon moi.
Parfois des séries BD s'éternisent, n'en finissent pas de finir et au final nous épuisent tout autant qu'elles finissent par nous décevoir.
Et parfois, et c'est la cas de Quintos je trouve, un one shot s'avèrent terriblement frustrant parce qu'un peu expédié. Alors le thème et le message sont relativement en accord avec cette brieveté, mais ça laisse comme une impression de pas fini, au pire de baclage, bon...j'irais pas jusque là quand même. Bref, le dessin d'Andreas est très bien, mais son histoire et ses personnages ont à peine le temps d'inspirer une première fois que c'est déjà leur dernier souffle...frusrtant je vous dis !
Encore un très bon album d'Andreas (mais depuis le temps on y est habitué) qui va, une fois n'est pas coutume, marquer par sa simplicitée. A travers de ses albums Andreas nous a habitué à des histoires complexes avec pas mal de fantastique mais ici on a plutôt une histoire simple centré sur 7 personnages toutes d'origines différentes combattant dans un pays en guerre lors de la monté du fascisme. Cette simplicité permet de rester centrer sur ces 7 personnages et de bien mettre en évidence leur personnalitées propres. Cependant on pourra toutefois regretter certains passages et certains points qui aurait eu besoins de planches supplémentaires pour être traiter.