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imple fonctionnaire d'ambassade sur la lointaine planète Tir Mayam, June Lenny est obsédé par l'idée de profiter de son poste pour s'enrichir. A force de concours de circonstances, il est sur le point de mettre la main sur un inestimable trésor, les larmes du Dieu Eïam. Mais la terrible Antal Nya, qui avait assassiné sa fiancée pour prendre sa place, convoite également ce trésor, tandis que l'ambassadeur lui même compte prendre June de vitesse...
Dans un registre qui est loin d’être sa prédilection, Desberg a donc réussi à achever ce premier cycle de Mayam. Après deux premiers tomes pas forcément enthousiasmants qui hésitaient entre l’aventure et la science-fiction humoristique, celui-ci commence par nous réconcilier avec le scénariste d’IR$ qui, en prenant franchement le parti de la dérision, apporte enfin un peu de souffle à cet univers particulièrement banal. Ce sont surtout les dialogues qui font mouche, les auteurs ayant réussi à reconstituer avec June Lenny et son disciple un duo comique dans lequel le personnage en retrait, forcément décalé, est comme toujours le plus amusant. Et comme par enchantement, dès que ce couple se sépare pour les besoins de l’histoire, l’album perd de nouveau tout son intérêt, quand il ne bascule pas dans une certain confusion lors des affrontements finaux.
Certes, il faut bien terminer ce qui est commencé, mais on sent bien, notamment dans les innombrables voix off censées illustrer le changement de mentalité du héros, que Desberg ne sait plus trop quoi faire de sa trame tandis qu’il prend bien plus de plaisir à mettre en scène des personnages maintenant un peu moins quelconques. Dans ce registre, on retiendra comme bonnes trouvailles, l’évolution de la tueuse-insecte désormais irrésistiblement attirée par June tout en souhaitant le tuer, et aussi l'adoration de June en tant que « Dieu des faibles » par des potiches dévouées à sa cause.
Koller et Smullkowski pour la partie graphique assurent comme pour les premiers épisodes : sans être ébouriffant, le résultat est conforme à ce qu’on attend d’un bon album de SF. C'est d'ailleurs l'impression qu'on gardera de cette trilogie : pas mal, mais en dessous de ce qu'on pouvait espérer d'un scénariste de ce calibre. Cette fin de cycle en annonce a priori d’autres, mais on se demande si ça vaut vraiment la peine d’aller plus loin, à moins d’idées un peu plus consistantes pour la suite.
La fin du cyle et plutôt bonne ainsi que le début du nouveau, bien que pour le moment un cran en dessous. L'intrigue est plutôt bien développée, les personnages plutôt sympa. On a quelques réponses mais on est loin de tout savoir et la série garde une intrigue de fonds plutôt prometteuse. Certes on est loin d'une grande série inoubliable mais ça reste plaisant à lire. Voilà une série que je vais continuer.