I
l est le seul (enfin presque, il en existe un sur cent millions aux dernières nouvelles) à pouvoir les voir, ces créatures à formes humaines qui se consument lorsqu'elles meurent. Tout lycéen qu'il soit, il va devoir les combattre. Mais qu'est donc cette sorte de phasme qu'il dégurgite ?
Encore un album qui fait vivre une drôle d'expérience à celui qui ne serait pas préparé. Entre la consternation et l'éclat de rire, il cherchera probablement une place où se réfugier. En lisant les quelques lignes du résumé concocté à chaud après la découverte de ce nouveau titre, pas de doute possible : Nathaniel est le fils caché de David Vincent et de John Nada d'Invasion Los Angeles, la chemise de bucheron de ce dernier en moins. Eux aussi, ils les avaient vus. Et le rejeton a dû manger un truc pas frais en visionnant The hidden et ses parasites intestinaux. Même si l'on peut penser parfois que tout a déjà été inventé, il existe des talents qui savent accomoder les restes dans les vieux pots. Pas ici.
Ah ce sont des lycéens qui sont au coeur de cette histoire ? Oui et alors ? C'est du ciblage marketing pour favoriser l'identification de consommateurs vierges de références ? Certains d'entre eux lisent des mangas et doivent connaître la série Parasite de Hitoshi Iwaaki. C'est suffisant pour justifier la naïveté de l'intrigue et des dialogues ? De mémoire, il y a des Club des cinq ou des Six compagnons qui sont mille fois plus palpitants que ce triste synopsis ultra-prévisible qui se traîne. Là, l'environnement estudiantin vaut tout de même un savoureux "Mais pour éviter de ralentir le cours du programme (vous savez comme il est chargé !) - sic - (...)ces messieurs de la police vous interrogeront pendant que je continuerai mon cours..." qui restera dans les annales. Criant de réalisme ! Si l'on ajoute la redoutable impression que le lettrage a été fait au Rotring en tirant la langue, c'est assimilable à une invitation à s'évader, avec une pointe de nostalgie, dans des souvenirs d'un temps révolu (y compris pour l'auteur si l'on en croit sa bio). La couverture donne le ton en terme de graphisme.
Si ce tome 1/1 du Cycle 1 de Nathaniel ne peut pas postuler au titre disputé d' "Aubaine de la décade", il devrait rester comme un des albums remarqués de l'année dans sa catégorie.
Moi, j'ai plutôt bien accroché avec ce titre. Le dessin bien que correct ne sera pas le point fort de cette bd. C'est plutôt l'intrigue qui est accrocheuse. Nous avons un garçon qui est capable de repérer dans la rue les êtres malfaisants qui se cachent derrière certains individus possédés. Il y en aurait un sur 100 millions dans le monde capable d'une telle prouesse. En l'occurrence, il s'agit de Nathaniel un jeune étudiant de 19 ans. Il se trouve que l'un de ses meilleurs amis s'est transformé en cette chose démoniaque qui habite le corps. Cela tombe bien pour la suite de ce récit que je ne dévoilerai pas.
Bref, cela fait un peu cinéma d'épouvante pour jeunes teenagers. Oui, je l'avoue ! Mais bon, c'est plutôt très sympa à la lecture car on passe un agréable moment de détente. Quand vient la fin, on regrette qu'il n'y ait pas eu de suite. En effet, tous les mystères n'ont pas été résolus sur ce que sont réellement ces espèces de parasites : est-ce démoniaque ou extra-terrestres ? A quand un second tome pour nous l'expliquer ?