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our Adam Stream, le premier clone humain, mener une existence normale c’est faire de la devise « Vivons heureux, vivons cachés» une règle de vie. L’anonymat, c’est plutôt rassurant dans sa condition même si ça ne facilite pas l'affirmation d'une personnalité. Tout se passe bien jusqu’au jour où un journaliste plutôt entêté découvre la vérité à son sujet. La perspective d'un papier sur l’enfant caché d’un ancien président des Etats-Unis – pour faire simple -, ça vous donne une énergie qui peut abattre des montagnes. Alors qu’un barrage menace de rompre, le destin des deux hommes va se croiser. Pour quelles conséquences ?
Voici donc le dernier volume de Pandora Box, à l'origine celui chargé de « boucler la boucle ». L’inventaire des péchés capitaux, sur fond de problèmes de société mêlés aux mythes qui mettent le mieux en lumière les faiblesses de la nature humaine, était achevé depuis La colère. Clonage humain et Narcisse, Elevage industriel et Thésée, Intelligence artificielle et Prométhée auront été les « binômes » les plus convaincants de cette série produite à un rythme des plus soutenus. La formule semble trouver grâce aux yeux de l’éditeur et du lecteur réunis si l’on en croit les expériences multiples qui voient le jour dans son sillage. Un scénariste et sept dessinateurs pour huit albums publiés en quinze mois : pari tenu !
L’espérance n’est pas la pièce ultime d’un puzzle comme Giroud aime en offrir (Le Décalogue – Glénat, Quintett – Dupuis) ni l’ultime volet d’une quête ou d’une énigme. Les différents albums composant le septuor peuvent être lus indépendamment et l’ensemble s’articule plutôt autour d’une variation sur un thème général, même si le tome 7 voyait réapparaître physiquement des personnages du précédent. Ce dernier mouvement est l’occasion de revenir sur le destin du premier clone de l'histoire révélé dans L’orgueil. Recours potentiel pour assurer un avenir à l’humanité ? Symbole ultime de la recherche scientifique qui précipitera sa fin ? Pas de réponse à attendre dans l’album. Comme c’est l’usage depuis sept épisodes, l'énoncé de questions de fond ne se fait pas au détriment du divertissement. Il y a une large place réservée au grand spectacle et à un discours très construit et documenté. Là il est question d’inondation façon film-catastrophe au milieu de laquelle seront jetés les protagonistes. Choisir de clore une série consacrée aux péchés et aux mythes en ouvrant les vannes du déluge, quoi de plus logique. Si l'on peut mettre en doute l'efficacité du procédé en terme de purification (avortée de toute façon), au moins l’allégorie n’échappera à personne. L’ensemble est rythmé, soigneusement mis en images, et c’est globalement l’impression que l’on conservera de Pandora box.
Sans que cela soit source de regret, il n’y a pas de révélation fracassante non plus sur le personnage sombre aux accents prophétiques qui aura promené sa silhouette au fil des chapitres. Et si c’était la série dans son intégralité avec sa volonté de pointer du doigt les dérives et de souligner les risques encourus qui jouait le rôle de véritable augure ?
Précédentes chroniques : L’Orgueil, La Paresse , La Gourmandise, La Luxure, L’Avarice , L’Envie , La colère
Conclusion de cette série.
Ce tome reprend les éléments du tome 1 mais sa conclusion nous laisse un peu sur notre faim.
Les dessins restent excellents.
En résumé un huitième tome peu être inutile mais une bonne série.
6/10.
Un bel album qui clôt une belle série.
Pour un essai, ce fut un coup de Maître. Même s'il est toujours délicat de prévoir l'avenir, il semble bien que la BD vient de se trouver l'un de ses futurs très grands scénaristes; lequel risque de faire vieillir d'un coup quelques valeurs qu'on croyait sures.
Bon, il y a sans doute encore quelques facilités (de détails) dans cet album mais globalement c'est remarquable.
Encore plus remarquable est le fait que les situations de la série ont été situées dans des milieux très différents. Si à mon sens les albums 3-4-5 étaient un peu "ficelle", il n'en reste pas moins vrai qu'ils étaient fort bons et que le cycle entier donne une impression de grande plénitude et de vraie maîtrise.
Alcante est vraiment à suivre.
Ce dernier épisode est un de mes préférés. Il ne se prend pas au sérieux mais nous entraine sur les traces de Adam le clone du président nourrisson au tome N°1 aui est pisté par un journaliste peu scrupuleux. Les auteurs nous plongent dans une aventure construite comme les bons films catastrophes. Les dessins et les couleurs décrivent parfaitement le déchainement des éléments. Ce tome 8 nous dévoile le rôle joué par la vieille femme aperçue dans chaque épisode de cette série. La victoire finale d'Adam, qui affronte son destin de clone "humain" et donc sa différence, représente finalement l'epérance.
C'est l'album que j'ai le moins apprécié de la série. Certes l'intrigue est bonne dans le fond et on rentre facilement dans l'histoire. Dommage cependant que le personnage de la vieille femme (qui est le lien entre tous les tomes) ne soit pas plus exliqué que ça. de plus les évènements de la fin du tome 7 n'apparaissent qu'en fait divers alors qu'il y avait matière pour tout réunir (on retrouve bien le bébé cloné). Un bon album mais un peu en dessous des précédents.