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lackjack est un chirurgien qui opère (sans jeu de mots) en freelance. Spécialiste des interventions de la dernière chance, il monnaie ses talents contre des sommes astronomiques.
Faisant parfois office de simple "fil rouge" dans certains chapitres, ce personnage, a priori insaisissable et à la moralité douteuse, se révèle vite attachant. Les attentions qu'il témoigne pour son prochain et le respect qu'il manifeste à son mentor font partie des éléments qui permettent d'adoucir la froideur de ce mystérieux homme de l'ombre.
A la lecture des douze récits indépendants présentés dans ce tome 1, on découvre, par bribes, le passé et les motivations de ce faiseur de miracles. Ses dons l'autorisent par exemple à offrir un corps à un organisme vivant qui en était dépourvu. Cependant point de créature à la Boris Karloff ou d'effets gore dans cet album, cela ne cadrerait pas avec le style du dessin de Tezuka. Ce style, qui doit compter autant d'adeptes que de sceptiques, est clair, précis et expressif mais sans excès. Les cadrages, comme d'habitude, sont aussi variés qu'inventifs.
En marge d'œuvres majeures et plus adultes (L'histoire des 3 Adolf chez Tonkam et Ayako chez Delcourt rééditées récemment), la jeune maison d'édition Asuka nous donne une belle occasion de (re-)découvrir ces fables humanistes mais jamais pontifiantes datant des années 70 dans un album de petit format de près de 300 pages. Elle s'est par ailleurs engagée à publier, au fil des mois, les histoires de Blackjack dans l'ordre original et dans leur intégralité, ce qui n'avait pas été le cas pour l'édition française précédente. D'autres titres inédits du "père du manga" sont attendus par la suite. Si les quelques fautes d'orthographes relevées dans ce t1 ont disparu dans les suivants, le connaisseur comme le néophyte seront comblés.
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