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arco est encore sous le choc du suicide de son père. Partagé entre peine et colère, cette disparition l’affecte sans doute plus qu’il ne l’aurait cru. Le carnet de son père, journal du quotidien truffé d’évènements et d’observations anodines dans lequel il n’apparaît pas, ne facilite pas les choses. Emilie, elle, a des envies d’enfant dont il serait le père. Lui souhaite rester avec Emilie, l’enfant… Heureusement, en guise d’échappatoire, il y a ce projet de publication d’un livre de ses photos.
Le Combat ordinaire c’est à la fois source de joie et d’angoisse. Depuis qu’on sait qu’il y aura quatre rendez-vous réguliers avec Marco, c’est avec un peu de fébrilité qu’on aborde ces moments qui alternent les joies simples et les déconnades avec ces moments de gravité ou ces tranches de « vécu » qui leur répondent. Ces doutes et ces interrogations aussi, qu’il est plus facile de repousser ou de différer que d’affronter. Ces questions et ces petites preuves de lâcheté qui sont autant de tentatives de se mentir à soi-même, Manu Larcenet ne les épargne pas à son personnage et, par là-même, ni à lui-même ni au lecteur.
La petite boule qui s’était formée à la lecture des deux premiers volets, ce n’est pas l’ouverture de Ce qui est précieux qui va la faire disparaître. Les cinq premières planches poussent encore une fois à se confronter à l’exercice du livre-miroir. « Jusqu’à la fin de l’adolescence, j’ai cru que la parole était un signe de faiblesse… ». « La vie sans lui, c’est tout de même la vie ». Et il y en a d’autres de ces sentences qui, à peine énoncées, n’en finissent pas de résonner en soi.
Bien sûr, certains souriront narquoisement peut-être en dénonçant une certaine forme de facilité à manier des sentiments qui font l’unanimité. Les autres auront les tripes nouées et marqueront un, voire plusieurs temps d’arrêt pour les lire ces premières planches. Et pire, ils en redemanderont et poursuivront la lecture avec un brin de fébrilité. L’incapacité de s’ouvrir à ceux qui comptent, le refus de la maturité et des responsabilités, la difficulté d’assumer un héritage (culturel, idéologique, …), le courage – ou le manque de courage – lorsqu’il s’agit d’assumer ses travers, qui ne connaît pas ?
En habile alchimiste, Larcenet prend soin de ménager ses effets en variant les séquences. Une claque dans la gueule, un éclat de rire, un direct à l’estomac, une esquive pour mieux fuir, une condamnation. Sans qu’il soit possible de dénoncer l’utilisation d’un schéma-recette sur lequel serait artificiellement construit le récit. Pour cela il faudrait avoir quelque chose à reprocher à cette série. Là on sent plutôt une respiration qui fluctue, sujette aux hoquets parfois et au souffle court à d’autres instants. La comédie répond à l’introspection (toujours ces moments hors du temps inspirés par la voix-off qui défile sur les planches qui rassemblent les photos de Marco). Comme une pirouette de l’Auguste qui en un mouvement se change en clown blanc. Pour une partie un peu lourde (les confidences sur la guerre d’Algérie du vieil ennemi et mentor à la fois), combien de moments de grâce, tout en pudeur maquillée par le gros trait de la bouffonnerie lorsque le besoin de ne pas trop se mettre à nu se fait sentir.
Inutile de revenir sur le style de l'auteur qui déroule sa pelote de traits, tout en volutes en apparence indomptées, lorsqu’il s’agit par exemple d’illustrer la nature, qui refuse l’idée du trait droit et qui semble se méfier du langage des yeux pour toujours les dissimuler derrières des verres ou des ombres lorsqu’ils sont sur le point de vous trahir. Pour en savoir plus, les amateurs se précipiteront sur l’édition spéciale qui leur réserve dix pages supplémentaires (dessin et photos de repérages) et un DVD sur la création de l’album.
Balloté entre une farouche volonté de s’émanciper de l’univers qui nous a façonné à notre corps défendant et l’aspiration à reconnaître et revendiquer ses racines, c’est difficile d’être un homme. C’est aussi ça, le combat ordinaire ?
Un ton en moins en comparaison au second album mais tout aussi riche et réussi que ses prédécesseurs avec une (jolie) surprise en fin d'album...
Pour en revenir à l'histoire, Marco et sa famille font leur deuil, chacun à sa façon, et Marco en apprend un peu plus sur son père et ce qui s'est passé en Algérie.. Bon tome en général :)
Je viens de lire les trois albums d'un coup et je trouve l'histoire, les personnages, les intéractions assez profondes. Dans les BD que j'ai pu lire, il y a des histoires assez "dark", mais jamais vraiment des histoires commes celle-ci où où l'on peut la rapprocher et la comparer à la nôtre.
J'aime vraiment bien les personnages et les liens entres eux. Mais quand je vois tout ce qu'il a(de positif) dans sa vie et qu'il a des crises d'angoises et qu'il "bad", quand je me compare à lui, ça me donne vraiment la déprime.
ps: je suis nul en dissert, et je ne m'exprime pas bien.
Marco devient adulte. Son père est mort, son couple perdure, et il devient maintenant bon gré mal gré l'homme de la famille. Toujours un peu sarcastique, ses angoisses s'atténuent à mesure qu'il prend conscience de ce qui est vraiment précieux pour lui, et qu'il prend la peine d'apprécier et de conserver ce qui devient sa vie.
Larcenet adopte un style plus grave, à la fois au niveau du dessin et du scénario. A lire absolument. Une belle histoire, la vie.
Pour moi c'est le seul album que j'ai pu lire de cette série.
Je trouve le dessin assez banal, mais qui ne dérange pas, l'histoire , elle je troiuve est un peu simple, une relation entre deux individus qui n'a rien d'extraordinaire tout en ayant rien de mauvais non plus mais c'est un peu long au bout d'un moment.
Certains aimeront, pour moi c'est moyens.
Un tome 3 bien au-dessous de ses prédécesseurs. On a certes une partie sur le
deuil très bien faite, et des passages de solitude saisissants mais dans
l'ensemble on a l'impression qu'il y a redite, comme une recette qu'on nous
reservirait une fois de plus. Mais la fraîcheur du tome 1 n'est plus là, et l'émotion
que l'on pouvait resentir avec le tome 2 bien moins forte. Des monologues assez
peu intéressants, de "grandes phrases profondes" prétentieusement intelligentes,
et surtout absence ce petit quelquechose qui m'a fait adorer les deux premiers
tomes. C'est dommage.
Là, on sent que l'auteur ne sait plus trop quoi inventer. L'histoire devient prévisible. On peut imaginer que dans le tome suivant, on vivra les angoisses de Georges par rapport à son bébé, qu'il fuiera peut-être au moment de l'accouchement.
Un bon album toujours dans la même veine que les deux précédents avec son côté tranche de vie et interrogations existantielles. On passe un bon moment a suivre Marco dans sa vie avec ses dotes et ses interrogations.
-- Un dessin pas super beau !
un effort d'écriture.
Un auteur brillant.
une vision originale du quotidien !
Les jugements hatifs,et des identifications à l'emportes pièce , de la part des lecteurs qui hurlent au chef d'oeuvre comme d'autres hurlent à la mort.
le problème, de larcenet, dans le fond... ça doit etre l'idolatrie!!!
Alors, oui la fiction, qu'il nous narre, qu'il nous raconte est terriblement juste émotionnellement. La sensation d'etre dans un "ring" pour prendre des marrons en pleine gueule est frappante. Par là-meme, il nous évite les "sentiments humanistes" bien gnan-gnan. A mon sens, on est plus proche de l'impuissance, de l'ingérence,d'un décalage ( parfois comique !), de la sincérité d'une vie.
Et si au final, le combat ordinaire c'était cela, je veux bien sur parler de la scène du plongeoir : un immense méga-giga plat comique d'une méchanceté latente.
C'est drôle, c'est triste... C'est la vie !!
Larcenet réussi l'exploit de nous faire vibrer sur le thème de la Vie Ordinaire !
Cette BD arrachera un sourire et/ou une larme aux plus endurcis.
Une BD incontournable à lire de 7 à 77 ans.
Après le décès de son père, Marco aide sa mère à faire le rangement dans les objets personnels du défunt. Parmi ceux-ci se trouve un cahier de notes de deux cent pages dans lequel il peut lire des commentaires relatant la vie des souris et des hirondelles entourant la maison. Tous datés, ce commentaires font abstraction totale de Marco et de son frère. Cela ne fait qu'ajouter à la perplexité de celui-ci face à la mort, à l'incompréhension qu'il a envers la nature profonde de son propre père, et pour couronner le tout, Émilie veut un enfant!
Tout comme c'était le cas avec le dernier tome de cette série, Manu Larcenet offre à ses lecteurs une oeuvre touchante, émouvante et attendrissante. En lisant ces 62 nouvelles planches, en parcourant les scènes qui se succèdent merveilleusement, en lisant les textes pertinents et en remarquant les moments de silence bien choisis, il est impossible de se sentir inintéressé par le parcours des protagonistes, et une envie de prôner et de promouvoir le remarquable travail de l'auteur s'en suit indéniablement.
En bref, cet album est une nouveauté indispensable, à lire et à relire, qui vivement conseillé à un lectorat mature, et qui fait réfléchir à ce qui est précieux dans la vie.
Pouvait il mieux faire que le tome 2 ? A mon égard, c'était difficile puisque je mets "Les Quantités Négligeables" tout en haut de mon palmarès perso. Et, d'un point de vue très personnel "Ce qui est précieux" est au final un tout petit peu moins bien ! Enfin, je ne sais pas si c'est la BD qui est moins bien ou bien moi qui me suis mis dans une autre prédisposition avant de lire le tome. Je l'ai peut-être trop attendu, j'étais peut-être un peu trop aux aguets d'un dérapage, de signes de facilités ou de laisser-aller, ou que sais-je, lors de ma lecture. Voilà, finalement c'est peut-être moi qui est perdu un truc précieux sur le coup : le naturel ?
...ou peut-être que la BD est moins bonne tout simplement ;o)
Sinon, puisque finalement on est là pour parler BD et pas de mes etats d'âmes, ce tome 3 est très bien, dans le continuité des deux premiers tomes : un simple, drôle et émouvant reflet de nos merveilleuses petites vies terriennes !
J'avais bien aimé le premier volet, je n'ai pas pus terminer le 2ème, et c'est donc avec une certaine crainte que j'ai vu arriver le 3ème.
Le sujet et la lecture des premières pages m'a pourtant convaincu de l'acheter dès sa sortie.
Ca démarre donc plutôt bien, et il y a quelques observations intéressantes, mais après quelques pages, je trouve quun fosi de plus (jai le même avis sur la série "Retour à la Terre" du même auteur), Larcenet s'égare un peu dans ses idées et propos. On ne voit pas trop où il veut ne venir, et on a pas nécessairement envie de le suivre dans certaines directions.
Dommage.
je n'arrive pas à mettre moins de 10/10 à cette serie...
Le scénario est vraiment jouissif ! C'est tellement bien écrit, tellement bien raconté, d'une telle vérité "vraie", d'un tel réalisme, ... On se sent concerné par les aventures de Marco... Pour un peu on aimerait l'aider, le conseiller, l'épauler, ... Et puis on voudrait bien aussi l'engueuler le Marco (rapport à sa situation avec sa copine) !!! Faudrait pas qu'il parte en couille le Marco ! Ca commençait à aller mieux pourtant... La mort de son papa n'arrange rien, c'est sûr...
Les dessins collent toujours autant avec l'atmosphère de la série, c'est tellement "cru", véridique, brut, ... Illustrations parfaites pour une telle histoire... Tiens, hier ma fille de 12 ans m'a vu en train de lire ce tome 3, elle est venu derrière moi et a dit : "ah oui ! c'est la BD avec les dessins que j'aime bien !". Dommage qu'elle soit encore un peu jeune pour apprécier l'histoire... Mais pas grave, elle va se mettre aux "Cosmonautes du futur" ;-)