L
e tyran Zu Chon Rei veut vaincre définitivement la résistance de la planète Jatta, et doit pour cela éliminer Tal-Radevi, sorte de jeune dalaï-lama symbole d’un espoir de liberté. Sur Terre, la FLEA se refuse à prendre parti mais envoie néanmoins une équipe pour protéger Tal-Radevi : la « Bad Company », qui vient d’intégrer dans ses rangs le célèbre Jerry Mail.
Inutile d’en dire plus sur une intrigue dont finalement tout le monde semble se contreficher, à commencer par Diaz lui-même. L’intérêt de Jerry Mail, s’il existe, se situe ailleurs : cette série occupe une case désertée dans le paysage de la BD actuelle, celle de la SF hyper vulgaire. Tout ce que vous pouvez imaginer dans ce domaine se situe très probablement en dessous de ce qu’on peut découvrir dans cet album.
La science-fiction n’est qu’un contexte, propice surtout aux scènes d’action techno et/ou gore. Le principe consiste essentiellement à mettre le héros, sorte de super macho, en situation de débiter des dialogues édifiants du genre « sache que t’es pas un super coup, donc t’étonne pas si tu reçois pas de carte postale » ou encore « j’espère que tout le monde a pris des caleçons de rechange, car il va nous en faire chier un max celui-là ». Pour arriver à de tels morceaux de bravoure, il est vraisemblable que l’album soit passé entre les mains d’un régiment de légionnaires chargés d’en éliminer toute trace de subtilité. C’est réussi, mais l’effet indirect est que le peu d’histoire qui subsiste s’avère quasiment incompréhensible.
Faut-il prendre ça au 12e degré ? Le simple fait de se poser la question indique l’échec d’une tentative d’humour si c’en est une. Le salut vient en fait du dessin, plutôt efficace, quoique mal mis en valeur par des couleurs qui donnent elles aussi dans l'excès, et aussi de la mise en scène. Quelques légendes et quelques cases explicatives rythment opportunément le récit et permettent de prendre le recul nécessaire. Incorrigible, Diaz applique la même logique aux pensées grivoises des soldats, ce qui lui permet de faire apparaître une poitrine ou un pubis à chaque coin de page.
Malgré une histoire totalement insignifiante qu’on oublie quelques minutes après l’avoir lue, Jerry Mail deviendrait presque intéressant à découvrir à cause de sa forme particulièrement outrancière. Expérience à réserver néanmoins aux têtes brûlées qui n’ont plus rien à lire...
Un second tome encore meilleur que le premier, tant niveau dessin que scenario. Des passages vraiment original : le parcours du balle dans le crane d'un monstre : scene magistral. L'action est omnipresente, Jerry est toujours attachant, bon le scenario est assez light quand même mais la tchache de Mail fait le reste. Le final de l'album est excellent.