À mi-chemin entre l’Art-book et le recueil de nouvelles mises en images, ce premier numéro de Robot mérite qu’on s’y attarde. Et ce pour une succession de petites raisons qui prises isolément conduirait à laisser ce « collectif » aux fans qui ont l’habitude de se pâmer pour des albums moins soignés. Le fait de ne pas appartenir à cette catégorie présente au moins l’avantage de garder un esprit critique en éveil.
Tout d’abord, c’est peut-être basique mais c’est un bel objet qui met au panier tous les apriori qui font rimer album japonais et papier recyclé. Ça a un coût mais ça vaut le coup, d’œil comme de toucher.
Ensuite l’éventail des styles est aussi éclectique qu’intéressant : du noir et blanc le plus nerveusement tracé au colorisé le plus clinquant et le plus informatisé qui soit. Penchés sur le berceau, on trouve en effet aussi bien des mangakas que des créateurs de jeux vidéo et la cohabitation des uns et des autres présente des avantages. Comme celui d’en mettre plein les mirettes en jouant avec l’éventail offert par une large palette graphique pour éviter la lassitude.
Il y a parfois même des histoires, vingt pour être précis. Ou plutôt des séquences entièrement tendues vers l’effet-choc qui leur sert de conclusion, construction sur laquelle reposent bien des courts-métrages à vocation horrifique. Car c’est bien dans ce registre qu’on évolue le plus souvent ici, et dans celui de l’anticipation comme on disait il y a quelques années. Les blondes pin-up inspirées de Barbarella ont laissé la place aux –très – jeunes nymphettes tout justes vêtues, visage émacié contre menton pointu, envahisseurs contre démons protéiformes. Bref, le plus souvent on comprend l’histoire, parfois non, et l’effet de surprise repose par moment sur un « à suivre » qui ne s’impose pas comme une évidence ou sur la stupeur de constater que « oui, ça se finit comme ça ».
Et pourtant, ce beau livre on le reprendra plusieurs fois tant la curiosité qu’il a suscitée ne peut se satisfaire d’une unique lecture : pris dans sa globalité Robot mérite le détour. Le reste n’est que détails liés à un mécanisme d’auto-défense de type « inintelligence artificielle » plus communément appelé "syndrôme du rabat-joie". Vivement le n°2 !
J'ai apprécié ce recueil dans l'ensemble. Certaines des histoires m'ont particulièrement plues (la première entre autre) par leur traitement graphique et/ou scénaristique. Quelques unes n'ont pas trouvé le chemin de mon coeur.
Belle découverte