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lles sont trois. Deux méchantes, une gentille. Deux fashion-victims, une fille nature. Deux petites, une grande. Deux sexy, une laide. Dommage. Au collège, entre les garçons, les garçons et les garçons, Jenny, Vicky et Karine se meuvent comme des poissons dans l'eau, ou presque... Mais les trois adolescentes vont montrer les limites de leur amitié en se battant pour un seul garçon, Dan. Qui, des deux aguicheuses ou de la "grande échalote", réussira à gagner le coeur du jeune homme ?
Replaçons-nous dans le contexte : Les Nombrils vise un public qui n'a pas encore passé le brevet des collèges. Dans cette optique, il faut lui concéder une justesse de ton qui fera frémir toutes ces demoiselles. On se croirait réellement de retour dans la cour de récréation, quand Machinette écrivait des lettres anonymes à Truc, et que Bidule devenait la coqueluche de ces dames rien qu'en arborant la même paire de baskets qu'une célébrité. Toute la méchanceté, la dérision et le fiel de cette époque sont là. On regrettera peut-être de ne pas y retrouver la tendresse, parfois, mais ce n'est probablement pas le but de ce genre de séries. En tout cas le titre, Pour qui tu te prends, décrit à merveille la relation dominant dominée des trois copines, les deux jolies et le faire-valoir. Et loin de toute morale rose-bonbon, le comportement des deux pestes n'est absolument pas puni. La rédemption, dans la vie de tous les jours, c'est rare.
Graphiquement, deux écoles s'opposent. La première s'exclamera : "Quelle horreur!" et la deuxième "Quelle efficacité!". Delaf a trouvé le trait le plus à même de faire mouche, de faire rire nos chères têtes blondes. Pantalons taille basse et strings taille haute, mini-tops et seins pigeonnants pour les filles, baggys, colonnes vertébrales en forme de S et nez démesurés pour les garçons. Exactement ce que l'on voit dans la rue, et les réactions des adultes sont les mêmes : "mini-jupes et mini-hauts interdits dans l'enceinte du collège" essaient-ils maladroitement d'expliquer. Peine perdue. Les Nombrils de l'album, comme ceux de la réalité, n'en ont cure et préférent des têtes bien faites à des têtes bien pleines.
Delaf et Dubuc réussissent le pari difficile de retracer la réalité des collèges sans tomber dans la veine Titeuf, et de plaire aux enfants tout en ne déplaisant pas à leurs parents. On regrettera seulement que la publication en album fasse perdre aux planches hebdomadaires de Spirou une partie de la fraîcheur qu'on leur connaissait. Mais cela vaut probablement mieux que l'oubli constaté sur un certain nombre de séries prépubliées et jamais éditées.
Les histoires de ces trois filles là (Jenny, Vicky et Karine) sont assez plaisantes à lire. Il y a véritablement une fraîcheur de modernité que j'apprécie notamment dans les dialogues. Cela pourra néanmoins paraître un peu puérile pour des garçons qui liront cette série qui semble d'abord destinée aux filles préadolescentes.
La réflexion qu'impose cette bd sous des abords comiques est plutôt celle-ci: le monde actuel est souvent superficiel... Accessoirement, il faut se méfier de ses meilleures amies. Les gags sont présentés sur une seule planche. Cependant, il y a derrière une véritable histoire qui évolue au fil des pages.
Les auteurs québécois d'origine (respectivement mari et femme) nous livrent une vision cynique de l'adolescence dans ce qu'elle a de plus égoïste et parfois cruel. Par ailleurs, le tome 7 paru en 2015 s'est vendu à plus de 170.000 exemplaires. En d'autres termes, c'est la 9ème bd la plus vendue en France cette année-là. Inutile de préciser le succès rencontré par cette série qui a trouvé son public.
j'adore les nombrils je suis fan j’attends avec impatience que le six sors c'est trop bien j'ai lu tout les tomes en ce moment j’attends le six je suis impatiente :)
On ne rit pas aux éclats, mais la caricature des bimbos de collège peut faire sourire.
Et les dessins sont raccords, modernes et acidulés.
Un trio atypique de collégiennes : deux bimbos chipies (dont l'une est bête à manger du foin) qui ne manquent pas de ressources pour titiller une grande perche, sorte de "faire valoir" / "tête de turc" qui s'en sort toutefois très bien.
L'humour fait mouche à chaque fois.
Un joli dessin expressif, tout en courbes fluides.
Une certaine poésie se dégage même de l'ensemble.
Une BD ciblée pré-ados qui ravira aussi, cependant, petits et grands.
Si vous aimez Titeuf, Malika Secouss, ... cet album vous plaira à coup sûr.
Avec Jenny, Vicky et Karine, les deux auteurs québécois Maryse Dubuc et Marc Delafontaine (alias Delaf) invitent les lecteurs à être témoins des coups de coeur et des romances de trois jeunes lycéennes, deux extravagantes et l'autre réservée dans un environnement scolaire où chacun cherche à paraître à son meilleur.
Alternant entre l'humour mignon et le cynisme des gags composés par sa conjointe Maryse, c'est avec un style personnel et nouveau que Delaf présente ses planches arborant une mise en couleurs vivante et ensoleillée dans ce premier tome d'une série qui pourrait obtenir un grand succès auprès des adolescentes pré-collégiennes.
En résumé, un album divertissant à découvrir, un très bon premier effort pour les deux nouveaux venus du monde de la bande-dessinée!