A
vant de devenir illusionniste, Martin Petibond était un expert des tables de jeu. Son talent l’a successivement poussé à franchir la ligne autorisée puis derrière les barreaux. C’est encore ce qui lui vaut d’être sollicité par une compagnie d’assurances qui souhaite surveiller de près les agissements d’un étrange personnage à la martingale infaillible.
Une nouvelle histoire mettant en scène un homme qui a déjà roulé sa bosse, maîtrise des facultés hors du commun et qui n’attend qu’une occasion pour céder à l’appel du pied de la grande aventure, fut-elle dangereuse ? Ô le joli point de départ que voilà ! Ajoutez à cela le monde de la nuit et du luxe, des gens fortunés ainsi qu’une dose de sang versé et de lieux étranges, et le cocktail devrait avoir du goût. L’assemblage est à n’en pas douter réalisé avec un savoir-faire évident (Mr Cothias au shaker quand même), il manque pourtant une note qui viendrait relever l’ensemble dans cette histoire.
Le constat vaut également pour le trait d’André Le Bras, d’une sobriété exemplaire. Des silhouettes, des perspectives et ensuite c’est aux inserts infographiques et aux couleurs de donner du réalisme et de la profondeur à l’ensemble. C’est du moins le sentiment que l’on peut avoir face à une tendance qui tend à se généraliser. Au point de créer un style ? Constater n’est pas encourager. Sans équivoque, on sera moins indulgent face au personnage d’Ykos, créature diabolique et toute puissante de service, tout droit sorti d’une séance de casting pour le personnage de jumeau albinos dans Matrix reloaded. Un méchant au charisme de verre de lait, c'est fade.
En guise de scène finale, sous l’œil passif et probablement éteint du lecteur, Martin (Martini dans la version italienne ?) offrira ses charmes à la courtière qui n’en attendait pas moins. C’est alors l’occasion d’un abrégé du Kâma-Sûtra sur fond de coucher de soleil. A la palette, pas de doute possible, c’est la signature de Pierre Schelle que le plus béotien aura reconnu, si identifiable et qui continue d’éblouir les amateurs de Golden city. On apprécie l'acidulé ou pas.
En se reprochant d’avoir trop gouté à la même base alcoolisée servie maintes fois sous des noms exotiques différents, on soupçonne un manque de lucidité en laissant son regard trainer sur la 4ème de couverture : Martin Petibond est devenu Valentin Petitbond. Coquetterie d'artiste pour un nom de scène ou grosse fatigue de lecteur ?
La tournée du patron ? Z'êtes sûrs ? Ah trois volets ? Un tome, ça va…
Un scénario d'une extrème platitude sans suspens ni action. Les dialogues des 2 à 3 dernières pages sont à vomir.
Les dessins sont à peines passables.
Bref après avoir fini ce livre on a qu'une envie passez à autre chose.
Ce fut mon cas.
3/10.
Ce premier tome pose des éléments a priori interessant. Le héros, ancien habitué des casinos, est engagé par une compagnie d'assurance pour enqueter sur un mysterieux personnage a la chance outrancière, qui intrigue, et dont le parcours est jalonné par quelques morts etranges. Sur ces bases interessantes, c'est dommage que le scénario ne parvienne pas à s'envoler vraiment, mais pour moi, il suscite assez d'interet pour vouloir en découvrir la suite. Le problème réside dans les dialogues, qui ne m'ont pas plu.
Comment Cothias, auteur génial des 7 vies de l'épervier, entre autres, a-t-il pu commettre cette daube? Aucun poncif ne nous est épargné, le scénario est d'une indigence crasse et les dialogues sont totalement inintéressants. Le genre de BD qu'on regrette d'avoir acheté. C'est le début d'un cycle?
Ce sera sans moi...