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chaque nouvelle publication dans la collection Soleil Levant, présentée en 2005 par Mourad Boudjellal comme "l’avenir de [sa] maison d’édition" dans Les éditeurs de bande dessinée (éditions Niffle), les interrogations fusent. Un mélange des styles "manga" et franco-belge peut-il être harmonieux ? Ce mélange a-t-il seulement un sens ? Existe-t-il même un "style manga" ? Les auteurs surfant sur cette vague décidément à la mode en ce moment (Il existe même des rumeurs sur la sortie éventuelle d’un "Spirou manga" , et un Star Wars "manga" fut publié il y a quelques temps maintenant …) ont-ils bien digéré les influences asiatiques ? Les réponses qu’apporte Bar Code ne sont guère encourageantes.
Passons rapidement sur la couverture peu engageante pour s'intéresser au scénario de De Giovanni, qui a déjà écrit l’honnête Fous de toi, paru chez Vertige Graphic. Les univers de ces deux œuvres ne pourraient être plus éloignés : De Giovanni a délaissé la chronique de jeunes italiens un peu paumés pour nous emmener dans un thriller se passant au Japon. L’inspecteur Kitano enquête sur des actes terroristes dirigés contre des familles apparemment sans histoire. Tout bascule lorsque le jeune policier se rend compte que l’une des victimes, un garçon adopté de 8 ans, porte un code barre dans l’œil.
A mesure que l’intrigue se déroule sur un rythme censé être haletant, le scepticisme grandit : théorie du complot, société secrète, pouvoirs paranormaux et mystérieux codes barre, De Giovanni ajoute des ingrédients sans aucune méthode ou finesse. En résulte un brouet peu digeste que le dessin approximatif d'Accardi ne relève pas; celui-ci peine énormément à représenter correctement le mouvement et tente de cacher un manque flagrant de dynamisme par des agencements de cases inutilement asymétriques. Un comble pour une série se réclamant du manga.
Reste la vision du Japon que présente Bar code, une sorte de décor en papier mâché dans lequel s’agitent des caricatures pathétiques affublées de masques ridicules. Le grand-méchant-mystérieux-derrière-son-masque-qui-fait-peur prête à rire, le détective-sans-peur-mais-torturé-dans-son-for-intérieur est à pleurer…Ne parlons pas de la faire-valoir lesbienne et fidèle au valeureux détective, ou du petit garçon à moitié autiste qui est la clé de tout. Bar code chipe des idées à beaucoup de séries en vogue actuellement (entre autres MPD Psycho, Dark Angel, Monster…), aligne clichés et poncifs à une vitesse impressionnante, et laisse un goût très amer dans la bouche. Cette série n'est pas encore la référence qui confirmera les espoirs que son éditeur a placé dans la collection Soleil Levant.
Est-il vraiment nécessaire de donner un avis tant cet album est mauvais?
Il s'agit d'une de ces séries figurant au catalogue soleil qu'on ne retiendra plus d'ici quelques semaines.
Tout d'abord les dessins sont particulièrement médiocres, les traits sont gros et peu précis et lamise en couleur ne rattrape que très peu de choses.
L'histoire? Elle se lit en 8 minutes montre en main, un peu juste pour une bande dessinée achetée 12.90 €. Ce n'est pas captivant du tout, c'est super décousu, ça part dans tous les sens et on arrive pas du tout à cibler le héros. Il prend des décisions sans aucune logique et même quand ça le semble un peu il donne l'impression d'être névrosé et totalement disproportionné dans ses réactions.
Ceci n'est qu'un tome d'introduction et aurait probablement pu être très intéressant si le dessin n'avait pas donné l'air d'être bâclé, et si l'histoire n'était pas partie dans tous les sens dès le début sans prendre le temps de s'attacher à la présentation des personnages.
A éviter donc...