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u Gang est un jeune samouraï bagarreur, défiant tous les guerriers qui traversent son village. Lorsqu'un jour il laisse passer un vieillard qu'il ne juge pas apte à se battre, il subit les railleries des villageois qui remettent en question son courage. Humilié, il promet de retrouver l'étranger, sans se douter de l'ampleur de l'aventure qui l'attend.
David Chauvel est talentueux. À l'instar de Luc Brunschwig, c'est un auteur qui soigne toujours ses histoires, offre une narration réfléchie, structurée et parfaitement maîtrisée. C'est certes très académique et manque quelque peu d'impromptu mais le résultat est foncièrement efficace. Wu Gang est l'archétype même du jeune garçon effronté trop sûr de lui, mais il se révèle finalement intéressant car déjà très mature et imprégné des valeurs que son maître lui a enseignées avant de mourir. Quant au vieil homme, calme, sage et très énigmatique, il nous rappelle David Carradine quand il jouait dans Kung-fu. Le récit promet d'être épique, et on peut faire confiance à D. Chauvel pour maintenir ce rythme et cette qualité jusqu'au bout sans mauvaise surprise.
Avec Hervé Boivin, ils avaient déjà collaboré sur Trois allumettes, un récit policier qui eut bonne presse. Son style s'est éclairci, épuré, pour un résultat plus abouti, certainement plus accessible. Très à l'aise dans les fréquentes scènes d'action, il lui reste peut-être à améliorer l'expressivité de ses personnages qui paraissent dans l'ensemble trop uniformes, peu typés. Quant à la mise en couleur avec ses tons kakis et ocres, elle tient parfaitement son rôle et participe grandement à la réussite graphique de l'ensemble.
Par ailleurs, on peut difficilement ne pas évoquer la similitude avec Okko, tellement la campagne promotionnelle accompagnant la sortie de deux albums les a mis en parallèle. Deux aventures de samouraïs empreints du surnaturel des croyances nipponnes. Le sabre et l'épée est plus classique et s'apparente à certains westerns, le second est plus fantastique. Les deux sont de bons divertissements.
Graphiquement, je n'ai pas été charmé.
Mais la mise en place de cet album a ce parfum d'exotisme et énigmatique qui vous pousse à continuer à lire. Ensuite, les enchaînements bien rythmé vous mèneront jusqu'au bout de ce premier tome de bonne facture.
Un tome très intéressant, à confirmer !
A cette lecture, j'ai eu la désagréable impression de découvrir un Okko bis du pauvre. Une intrigue vraiment basique pour des personnages stéréotypés mille fois vu et revu dans le monde des samouraïs. Nous avons droit au jeune écervelé croyant en sa force et le vieillard qui ne manque pas de ressources.
Le pire aura été l'anachronisme de la taverne asiatique avec des tables et des chaises que j'ai relevé dans le premier tome !!! Ce détail sera cependant corrigé dans le second tome où on verra enfin apparaître des tables basses sans chaises. Par ailleurs, cela manque de rythme par moment.
Au niveau du dessin, c'est plutôt agréable par moment avec de belles vignettes. Il y a un jeu de lumière qui est tout à fait appréciable dans les différents décors. Cela frise avec de la haute qualité graphique. En effet, l'ensemble reste toutefois un peu monotone. J'ai l'impression que le dessin est souvé par une excellente mise en couleur.
Les combats aériens font incontestablement penser au film de sabre Tigre et dragons. Au final, on pourra le cas échéant se laisser facilement embarqué dans cette Chine mythologique grâce à une bonne réalisation et au savoir-faire des auteurs.
Peut mieux faire
Dans un petit village, perdu dans l’immensité de la Chine médiévale, le jeune Wu Gang défie et tue tous les guerriers de passage. Tenant sa technique du défunt maître Fei, il endosse le rôle de protecteur du village contre toutes les menaces extérieures potentielles. Jusqu’au jour où un vieillard armé d’une épée brisée persuade le jeune homme de ne pas engager le combat. Wu Gang est ainsi chassé du village et se lance à la poursuite du vieil homme pour le vaincre.
Le Sabre et l’Épée est une bande dessinée inscrite très clairement dans le genre Wu Xia, ces romans et films dépeignant la chevalerie chinoise et le Jiang Hu (le « monde des forêts et des lacs »). Au programme donc : héroïsme, arts martiaux et bonds vertigineux. On retrouve sans trop de surprise une intrigue centrée sur des armes légendaires, dont l’histoire est racontée dans ce premier tome à intervalles réguliers. Peu d’indices sont donnés sur l’identité du vieillard ou sur le rôle de Wu Gang dans l’histoire. En fait le gros problème c’est qu’il ne se passe finalement pas grand-chose de passionnant au cours de cette cinquantaine de planches. Entretenir un mystère, pourquoi pas, mais ça n’impose en rien de brasser du vent comme c’est le cas ici. Un tome d’exposition a, on peut le comprendre, un peu moins d’intensité dramatique que les suivants ; mais ici la Yesha est véritablement une balle à blanc, ce qui vraiment inadmissible de la part du scénariste, surtout si le vide est comblé avec quelques combats sans intérêt. Le dessin est quant à lui efficace mais sans génie, tout comme le coloriage, varié et agréable, mais quelque peu monotone. On jugera donc la série sur les prochains tomes.
En fan de ce genre de film, je ne pouvais que aimé cette bd et je suis pas déçu. Des combats aérien digne des plus grand films de la HK, niveau histoire c'est un peu juste par contre car sa ce lit trop vite du fait de la predominance des combats mais le scenario sera surement developpé par la suite. Dessin plutot bon et agreable.
Excellente BD !!! Je suis d'accord avec ce qui a été dit sur le fait qu'il s'agit d'une histoire dans le courant de la quête initiatique et aventureuse extrême orientale. Okko fait des petits, dirons-nous, plus ou moins réussis selon les cas.
Dans le cas présent ça l'est. S'il y a une certain statisme, c'est à mon sens pour mieux en exprimer le vol suspendu des mouches marquant la tension autour des scènes d'art martial. Car le combat dans ce genre d'histoire est un savant dosage de samouraï-spaghetti combiné avec la philosophie orientale sur l'art martial et le code d'honneur qui l'accompagne. Il y a un brin de poesie et un dessin bien précis et très lisible.
Encore une BD sur les samouraïs me direz-vous? C'est vrai que depuis le succés inattendu de Okko, nombres d'auteurs et d'éditeurs se sont engouffrés dans la brèche, avec plus ou moins de succès (Je vous conseille à ce propos le tome I de Samuraï paru chez Soleil).
Je me suis tout de même laissé tenté par cette BD et j'en suis ressorti enthousiasmé. Même si le dessin reste très classique mais néanmoins très bien maîtrise, c'est l'intrigue qui m'a le plus plu.
Je ne vous raconterai pas l'histoire, pour ne pas gâcher votre plaisir mais, personnellement, j'ai dévoré l'album d'une traite (un peu trop rapidement même...)
Nous avons donc ici un premier tome plein de promesses qui restent à concrétiser par la suite!