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asumi et Yoshiki ont été séparés très jeunes lorsque leurs parents ont divorcé. Quinze ans après, alors qu'elle séjourne à Rome, Kasumi passe une nuit avec un bel inconnu. Elle le retrouve bientôt au Japon et découvre avec stupéfaction qu'il s'agit en fait de son frère Yoshiki et qu'ils vont partager le même appartement. L'ignorance pouvait excuser le péché commis. Mais très vite, la passade d'un soir s'avère être une passion dévorante. L'entourage regarde avec effroi cet inceste. Qui l'emportera des sentiments ou de la morale ?
Shôjo au titre évocateur, Forbidden Love traite d'un sujet délicat voire tabou. Mais loin de devenir un cas d'étude, l'inceste donne lieu ici à une sublimation des sentiments passionnels, de l'amour contrarié et exacerbé. L'interdit devient prétexte à une flambée romantique digne d'une tragédie grecque que l'histoire aurait oublié, au pire d'une soap story façon Feux de l'Amour. Tout y est : le frère et la soeur amoureux l'un de l'autre, pécheurs. Kyoko, la petite amie délaissée, manipulatrice, calculatrice, folle. Kazuki, le bon ami trop lâche pour s'opposer à cette relation que la morale réprouve. Enfin la mère dépassée, incrédule et atterrée.
Tour à tour les enfants maudits se blessent, s'aiment, se haïssent, se séparent, recommencent. Ce sont des promesses d'amour éternel, des séparations déchirantes, des retournements de situation sans cesse et la consummation des âmes perdues dans l'ardeur des caresses prohibées. Hélas, une mièvrerie dégoulinante recouvre et enjolive, souvent à l'excès, cette tragique histoire.
Le volume 7 ne fait pas exception. Le retournement de situation provoqué à la fin du tome précédent y trouve son développement et son explication. Las ! le soulagement est toujours de courte durée pour les héros maudits. Ils n'échappent à Charybde (Kyoko) que pour affronter Scylla (la mère). La détermination - avec les larmes aux yeux - peut les sauver. Mais jusqu'à quand ?
Finalement l'intrigue avance très peu et ne montre vraiment que le renforcement des liens entre Kasumi et Yoshiki ainsi que leur volonté de poursuivre leur calvaire ensemble.
Le graphisme de Miyuki Kitagawa est typique du shôjo : recours aux trames, gros plans nombreux, grands yeux brouillés de larmes. Fréquemment, le dessin glisse vers l'érotisme dans les scènes intimistes.
Amour contrarié, tabou de l'inceste, romance, voilà de quoi plaire à des adolescentes qui rêvent de passion unique. Et si on regrettera le côté répétitif et larmoyant de cette série, comment ne pas s'attacher finalement aux amants malheureux ?
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