L
e Chevalier Jedi Quinlan Vos a perdu la mémoire. Il lui faut, sans perdre un instant, se mettre en quête de son passé mais aussi retrouver la trace de sa Padawan, Aayla Secura, qui a mystérieusement disparu. Avec pour seuls alliés son sabre laser et un rusé Devaronien nommé Villie, le chevalier amnésique devra affronter des joueurs mortellement dangereux, de faux Jedi, des agents gouvernementaux corrompus et surtout l'influence grandissante du côté sombre de la force. Cette histoire se situe entre l’épisode I et l’épisode II de la chronologie Star Wars.
Après beaucoup d’hésitations, Delcourt s’est enfin décidé à traduire la série phare de Dark Horse exploitant la licence Star Wars, à savoir Star Wars Republic (60 numéros, environ 15 «albums»). Afin d'arriver au plus vite aux épisodes concernant la guerre des clones, Delcourt n'éditera que quelques histoires sur "l'avant épisode II". Ce premier numéro, par exemple, est en fait le quatrième "album" (TPB) de la série originale.
Ce choix éditorial n’a, pour le moment, que très peu d’influence sur la lecture, celle-ci étant tout à fait accessible aux non-initiés. Vu que le héros est amnésique, les explications, que l’on reçoit en même temps que lui, viennent bien à point afin de se situer dans le monde imaginé par Georges Lucas (et bien d'autres auteurs...). L’intrigue, tout en drainant les grands thèmes des films (amitié, confiance, trahison, tentation, corruption et justice), parvient à susciter l’intérêt du lecteur via la lente progression des deux héros dans leur recherche de la vérité. Parmi les nombreuses personnalités qui traversent ce récit, deux se distinguent du lot : Quinlan Vos, chevalier déboussolé par sa perte de mémoire et qui ne peut supporter une situation qu’il ne contrôle pas (comme un certain Anakin, mais n’anticipons pas...) et Villie, mercenaire devaronien, faussement naïf et dont on se demande quel coup tordu il a pu encore échafauder. Comme l’histoire tourne quasi-exclusivement autour de ces deux protagonistes, les auteurs ont pris le temps de développer avec finesse leur personnalité bien trempée.
Le dessin donne déjà une bonne idée de la révolution graphique qu'étaient en train de connaître les comics américains à partir des années 2000 et 2001 : la dessinatrice de cette histoire, Duursema, fût (et reste) d'ailleurs l'un des fers de lance de cette évolution. Un trait lisse et réaliste, un rendu nerveux et efficace de l’action et un découpage des cases en fonction de l’intrigue, telles sont désormais les marques de fabrique de cette nouvelle école. Bien que datant un peu (l’histoire v.o. date de 2001), « La Memoire de Quinlan Vos » contient la plupart de ces éléments.
Delcourt a été bien inspiré de débuter cette série par cette histoire qui n’est finalement pas la meilleure ni la plus mauvaise de la série «Republic » mais qui, comme tome d’introduction, s’est avérée être un choix tout à fait judicieux.
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