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ille aînée du puissant clan Ryu, Linfa, dix-sept ans, a accepté de se présenter pour devenir l’épouse du nouvel empereur de Koen. Ses chances sont minces : l’illustre fiancé potentiel est un gamin de cinq ans. Mais les alternatives proposées par son père ne valaient pas forcément mieux. En attendant de rencontrer le promis, la jeune fille s’évertue donc à distraire les autres candidates en jouant de l’erhu. Son talent capte l’attention du régent, Soren, qui lui fait une offre inhabituelle : devenir la gouvernante du petit souverain. Linfa y voit l’opportunité de rester indépendante. Toutefois, cette promotion n’est pas du goût de tous à la cour.
Adaptation d’un light novel d’Ichiha Hiiragi par Haruki Yoshimura, La servante de l’empereur s’inscrit dans la veine des comédies romantiques sur fond d’intrigues de palais. Y aurait-il un air des Carnets de l’apothicaire ou du Palais des assassins ? Assurément ; cependant, il ne s’agit pas d’un simple copier-coller.
Dans ce premier tome, les lecteurs rencontrent une héroïne à la fois jolie, pétulante et dotée d’un franc-parler à rebours de ce qui est admis dans son milieu huppé et guindé. Elle est d’ailleurs peu prompte à s’incliner devant les volontés d’un paternel tyrannique et visiblement bien englué dans le panier de crabes qu’est la cour impériale. Autre figure d’importance, Soren figure le bel homme par excellence, un peu inaccessible, traînant une réputation un brin sulfureuse, apte à agacer Linfa, mais se montrant également bienveillant. Bref, leurs caractères renferment la possibilité d’un rapprochement et tout le sel des récits de ce genre tient en fait dans les péripéties qui permettront aux sentiments d’infuser un jour. En attendant, les présentations sont faites avec ce qu’il faut de menues tribulations et le contexte est rapidement brossé afin de mieux comprendre ce qui se joue en arrière-plan entre les différentes familles influentes. La protagoniste et la plupart des autres personnages se révèlent sympathiques, voire touchants – notamment le jeune empereur. Reste à savoir quels sinistres vilains viendront gâcher la fête et comment. Tout cela est joliment mis en image par la mangaka qui a porté une attention particulière et appréciable aux détails vestimentaires, riches et travaillés, ainsi qu’au décor. Chacun se trouve à son avantage, parfois auréolé de fleurs ou d’un doux halo lumineux. Même les mimiques venimeuses des rivaux des Ryu ou celles illustrant la panique ne parviennent pas à vraiment inquiéter.
Histoire légère et se lisant facilement, ce début de La servante de l’empereur pourra séduire les adolescent·e·s et autres amoureux·ses des romances sans prise de tête.
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