L
e Graal pour un sportif s’offre à lui après une brillante exécution d’un programme élaboré par sa mère, tragiquement disparue. Les groupies en sont convaincues, la qualification pour les jeux olympiques est acquise. Mais l’imprévisible se produit : Rou Shirakawa pète les plombs et s’en prend à tout ce qui l’entoure. Conséquence : le « Prince » est banni. La violence n’a pas sa place sur la glace et une patinoire n’est pas un ring. Attendez, ce qui est vrai pour le patinage artistique l’est moins avec le hockey, okay ? Le quoi ?
Auteur du multi-primé Golden kamui, globalement réussi en dépit d’une durée un peu longue (trente-et-un volumes publiés entre 2014 et 2022), Satoru Noda délaisse la chasse au trésor sur fond historique et les accents naturalistes et anthropologiques, pour se plonger dans l’univers contemporain du sport et des ados. Une forme de grand écart latéral (ou antéro-postérieur pour les initiés) en quelque sorte. S’il faut chercher des liens immédiats entre les deux séries, le goût de la bagarre et la température ambiante du milieu dans lequel les protagonistes évoluent peuvent faire l’affaire.
Ceci posé, la découverte de Dogsred est agréable à défaut d’être ébouriffante. Le beau gosse, excellent patineur, n’a jamais touché une crosse ni un palet, ni même vu une rencontre de sa vie. Le lecteur novice découvrira la discipline en suivant ses premiers pas mais aussi ses gaffes. Et il faut dire que le sourire vient régulièrement aux lèvres à la vision de ses « exploits » lorsque, propulsé dans une équipe de collégiens pour « faire le nombre », il accumule les bévues qui lui valent d’être abondamment repris et même sanctionné au cours d’un match-baptême au goût de piquette.
S’il ne fait pas de doute que le garçon apprendra vite et devrait briller dans les prochains chapitres, le fil rouge constitué par le traumatisme lié à la disparition de sa mère, tout comme la présence d‘une sœur au potentiel qui devrait lui réserver autre chose qu’un rôle de figurante, constitue un atout secondaire prêt à être exploité.
Côté graphique, sans que les caractéristiques physiques des personnages soient négligées, l’accent est logiquement mis sur le mouvement et les chocs. Savourer les onomatopées en v.o doit constituer un plus, qui n’est toutefois pas accessible à tout-un-chacun. Il faut que ça bouge, que le rictus se déforme lorsqu’il y a impact et que l’idée du son associé naisse, ce qui est le cas.
Comptant déjà quatre volumes disponibles au Japon, Dogsred s’annonce comme un titre dynamique, construit pour le moment sur une trame classique et qui n’oublie pas de ménager une place de choix à l’humour. Maintenant, faites fondre la glace et accumulez les exploits !
À noter : s’il vous reste du temps après avoir dévoré l'intégralité de Golden kamui, les versions anime (quatre saisons) et live (deux films) sont visibles respectivement sur Crunchyroll et Netflix.
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