T
oujours plus : depuis la nuit des temps, les mensurations généreuses fascinent et suscitent l’envie tout en semant l'affliction chez ceux et celles que la nature a modestement dotés.
Partant de ce constat et de sa passion pour la lingerie fine ainsi que pour les mannequins de celluloïd, Zidrou signe un scénario sur la relativité de la taille qu’il s’agisse de celle des bonnets ou de la poche kangourou. Avec son humour pince-sans-rire, son sens aigu de la métaphore et sa maîtrise de la mise en scène, il démontre que la dimension des choses et leur bon usage ne sont pas forcément corrélés. Pour ce faire, il conte une lingère petite histoire plutôt qu'un éloge sur la différence qu’il peuple d'une kyrielle de protagonistes aussi caricaturaux qu'attachants. Le cynisme n'empêche pas d’avoir une forme de bienveillance à l'égard de ses personnages.
Pour cette comédie dessinée, Paul Salomone livre une partition graphique sur-mesure. Son style, bien que reconnaissable, se module subtilement pour conférer à l’ensemble sa propre identité visuelle. Les couleurs et les ambiances sont soignées, les personnages croqués avec tendresse, et la mise en page, classique mais efficace, sert parfaitement le propos.
La Crevette est une friandise que l'on dévore sans faim, juste pour le plaisir de l'instant. "Du bon, du bonnet...", dirait-on à la brasserie du Coin !
Que dire !!! La douceur d'une histoire d'amour, un dessin époustouflant... j'en redemande ! Merci Zidrou/Salomone pour ce chef-d'oeuvre qui donne le sourire.